mercredi 23 octobre 2024

n°1402 : Le cours de monsieur Paty de Mickaëlle Paty

 

Le cours de monsieur Paty +++ (n°19 818)

Le 23 octobre 2024, j'ai fini de lire le livre de Mickaëlle Paty, Le cours de monsieur Paty, Albin Michel, 2024.

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est une livre qui permet de faire la lumière sur ce qui s'est vraiment passé en octobre 2020, ce qui a conduit à l'assassinat par décapitation de Samuel Paty, mais aussi les suites administratives puis en justice de cette affaire.

2°) Cet ouvrage est un vibrant plaidoyer pour ouvrir les yeux et ne pas laisser gagner l'islamisme.

3°) J'avoue que jusqu'ici je n'avais pas compris le sens de la caricature de Coco qui a mis le feu aux poudres : "Une étoile est née". Je n'avais pas fait le lien avec "Innocence of muslims" (2012). Cette caricature a été conçue comme un moyen par l'artiste de dénoncer le fait qu'un film qui fait du prophète Mahomet un être pervers puisse être un succès et être considéré comme un film qui mérite une étoile sur Hollywood boulevard.

4°) Fondamentalement, ce livre montre la démarche bienveillante et soucieuse du respect que voulait mettre en oeuvre Samuel Paty. Finalement on a l'impression que Samuel Paty a évoqué cette caricature pour que les élèves se demandent s'ils sont vraiment Charlie ou pas en étant complètement informés de ce qu'était Charlie pour ne pas falsifier leur jugement.

5°) On comprend grâce à ce livre qu'il y avait des rivalités entre collègues, des bisbilles. Un univers assez fréquent dans les salles de professeurs mais certainement aussi dans tout univers professionnel.

6°) Par devoir de réserve, je n'évoquerai pas ce qui concerne la gestion de cette affaire par la hiérarchie. L'ouvrage est lumineux en ce qui concerne ce qu'on peut en penser...

7°) L'ouvrage est glaçant en ce qui concerne ce qui a pu se passer dans la tête dans l'ado qui en fait était absente du cours et qui a fait croire qu'elle y avait assister en inventant ce qu'elle aurait subi. Idem pour les élèves qui le jour du crime, ont désigné à l'assassin sa victime.

8°) Je trouve très touchant les messages des élèves que l'on peut lire en fin d'ouvrage. Cela donne une grande humanité à Samuel Paty et cela montre quelle belle personnalité il avait. J'ai toujours pensé que plus que les inspecteurs, les chefs d'établissement ou les parents, ce sont les élèves qui ont l'avis le plus juste sur la qualité des enseignants.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Sur le fond je continue à ne pas comprendre personnellement comment un professeur peut montrer à des élèves un dessin avec des couilles pendantes. Que ce soit Mahomet, Jésus, Bouddha, un homme politique, un artiste ou n'importe qui, il y a dans le dessin un aspect que je trouve pornographique et d'une vulgarité crasse qui n'avait pas sa place dans une classe de 4e, même pour montrer la liberté d'expression. Bien sûr en aucun cas, cela ne doit conduire à massacrer un enseignant qui est dans cette démarche.

2°) Je ne comprends pas qu'on en arrive à proposer à des élèves de sortir du cours ou de fermer les yeux s'ils ne veulent pas être choqués. Pour moi il important que tous les élèves gardent les yeux grand ouvert pendant tous les cours. Il y avait dans la démarche de Samuel Paty sur cette séquence quelque chose qui n'allait pas. Ce qui m'inquiète c'est que depuis cet attentat, je n'ai pas l'impression que l'on ait beaucoup réfléchi collectivement sur la possibilité de ce type de démarche.

3°) Je respecte donc la colère de Mickaëlle Paty mais je pense qu'il y a un risque à mélanger celles et ceux qui ne sont pas assez vigilants contre l'Islamisme (et sur ce point elle a complètement raison) et celles et ceux qui questionnent la démarche pédagogique mise en œuvre par Samuel Paty dans ce cours même si je comprends bien que cela puisse être très douloureux pour elle.

Un ouvrage en tout cas à lire absolument car il m'a permis enfin de comprendre ce qui s'était passé.Vous pouvez être choqués par ce livre (notamment ceux qui sont dans la bienpensance) mais il est nécessaire de le lire.

mardi 22 octobre 2024

n°1401 : The Apprentice

  

The Apprentice ++++ (n°19 817)

Le mardi 22 octobre, je suis allé voir le film The Apprentice. Contrairement à ce que je craignais c'est un film que je trouve de très grande qualité.

Ce que j'ai aimé :

1°) Ce n'est pas un film complètement à charge contre Trump. Il montre un système de valeur fondé sur le culte du Moi, le rapport de force, l"absence de tout sentiment. Il y a dans ce monde quelque chose de cohérent qui rappelle le fascisme sans être exactement du fascisme car cela reste marqué par une forme absolu d'hédonisme et d'individualisme.

2°) L'acteur qui joue Donald Trump, Sebastian Stan est absolument époustouflant dans ce rôle.

3°) C'est un film très intéressant à propos de l'Histoire politique des Etats-Unis de Nixon à Reagan et surtout à propos de la ville de New York.

4°) Une autre actrice est vraiment très bien : Maria Bakalova qui interprète très bien Ivana Trump.

5°) Le personnage de Roy Cohn est vraiment intéressant. Je ne sais pas dans quelle mesure ce qui est raconté dans ce film est exact mais on y montre que finalement Donald Trump a été façonné par un avocat homosexuel qui lui a inculqué les règles du cynisme le plus absolu.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Ce film finalement montre une certaine fascination pour Donald Trump. En sortant du film on se dit qu'il va forcément gagner en novembre prochain. C'est assez surprenant car je pense que ce n'était pas le but du film.

dimanche 13 octobre 2024

n°1400 : Olympio ou la Vie de Victor Hugo d'André Maurois

 

Olympio ou la vie de Victor Hugo +++ (n°19 803)

Le 11 octobre 2024, j'ai fini de lire le livre d'André MAUROIS, Olympio ou la vie de Victor Hugo, Hachette, 1964

Ce que j'ai aimé : 

1°) Il s'agit à nouveau ici d'un livre que j'ai découvert dans une bibliothèque de famille que nous avons trié. Il comporte une dédicace pour un arrière-grand-père qui a lu le livre en 1965.

2°) André Maurois raconte de manière très enthousiasmante la vie de Victor Hugo depuis ses débuts monarchistes enivrés d'amour pour celle qui allait devenir sa femme Adèle jusqu'à sa panthéonisation de républicain aux aventures amoureuses incessantes de sa fin de vie.

3°) On se rend compte à quel point Victor Hugo était convaincu dès son plus âge du caractère exceptionnel de son génie.

4°) La fin est un vraie apothéose : le cortège de 2 millions de Parisiennes et de Parisiens qui accompagnent Hugo au Panthéon.

5°) André Maurois a une connaissance intime de l'oeuvre d'Hugo. Cela m'a donné envie de lire une oeuvre que je ne connais pas : L'Homme qui rit.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Les frasques sentimentales et sexuelles de Victor Hugo finissent par donner le tournis.

2°) L'ouvrage comporte énormément de citations de l’œuvre de Victor Hugo, notamment la poésie, et je reste assez peu sensible à cet art.