mercredi 21 juin 2006

n° 93 : Les guerriers fauves

Les guerriers fauves de Viviane MOORE + (N°13115)


Hier soir, mardi 20 juin 2006, j'ai fini de lire le livre de Viviane MOORE, Les guerriers fauves, collection 10/18 N°3891, 2006.


Ce que je n'ai pas aimé :


1°) Historiquement c'est n'importe quoi. Quand je pense que cette femme a installé son récit dans ma période favorite et que sur le site de 10/18 on la présente comme la "grande spécialiste des romans policiers du XIIe siècle", on est effaré :


- à Barfleur, elle parle à plusieurs reprises du couvent des sachets (pages 58,49, 35) ... un ordre franciscain qui donc n'a pas pu apparaître avant le XIIIe siècle.


- le récit se passe dans une navigation entre Barfleur et Gibraltar avec en vue la Sicile... Désolé mais jusqu'au XIIIe siècle, ce genre de voyage se fait par voie terrestre en traversant la France pour s'embarquer en Méditerranée.


- l'auteur continue à parler de bateaux avec des noms vikings... alors que cela n'a aucun sens à cette époque. On assiste à une crémation de guerriers (page 177), une ineptie dans le monde chrétien du XIIe siècle (même les royaumes nordiques sont à cette époque christianisés depuis plusieurs générations).


- un des principaux personnages du roman est un lombard, installé à Syracuse, depuis 200 ans. En plein donc dans l'époque où la Sicile est dominée par les Arabo-musulmans et vraiment pour cette ville, cela n'a aussi aucun sens à cette époque. Etant moi-même un peu un spécialiste des Lombards, l'auteur s'emberlificote dans dans des explications sans aucun sens à la page 42.


- on parle du "sire de Marsico" comme un des proches de Guillaume Ier, le roi de Sicile en 1156 (page 129)  Etant un bon connaisseur du Liber de regno Sicilie un ouvrage qui couvre la période 1154-1167, on est en plein dans la période où le roi de Sicile est passé sous la coupe de son premier ministre Maion de Bari et donc où il se brouille avec sa noblesse...


2°) Il y a de nombreuses fautes de frappe... je n'en ai jamais autant vu dans un roman imprimé chez 10/18 : page 117 "navigation de concerve" au lieu de "concert", page 200 "on est pays peut-être"... il manque "du même", page 187 "une peu de bave", ...


3°) L'histoire des "guerriers fauves" pour désigner les soldats musulmans de Roger II est désolante. Elle reprend tous les clichés anti-arabes : certes ces troupes étaient totalement dévouées à leur roi mais elle n'avait rien de plus sauvage que n'importe quelle autre armée (description de la prise de Vénosa page 85).


Ce que j'aime :


1°) On retrouve Hugues de Tarse et Tancrède, les deux personnages d'origine "orientale" qui se balladent dans le XIIe siècle (J'avais lu il y a peu de temps, le premier tome de cette saga, le peuple du vent (voir N°13051)).


2°) J'ai compris que Tancrède le personnage principal était le fils bâtard de Roger de Sicile, lui-même fils de Roger II. On a donc affaire à un personnage qui va jouer un rôle très important après la mort sans héritier de Guillaume II à la fin du XIIe siècle et qui réussira à s'imposer comme roi... un personnage vraiment intéressant, mais je crainds le pire en raison des "à-peu-près" historique de l'auteur.


3°) L'histoire des meurtres mystérieux de jeunes garçons est intéressante, mais elle pourrait tout aussi bien se passer pendant l'Antiquité, la Renaissance,... voire dans un roman de science fiction puisqu'ici on a de l'histoire purement fictionnelle...


Viviane MOORE devrait donc se payer un bon comité de relecture pour relever les fautes de frappe et surtout les inepties historiques.

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