lundi 12 février 2007

n° 164 : Les crises du catholicisme en France

Les crises du catholicisme en France +++ (N°13351)


Aujourd'hui, lundi 12 février 2007, j'ai fini de lire le livre de René REMOND, Les crises du catholicisme en France, dans les années trente, Point Seuil Histoire H227, 1996, 1ère édition, Cana, 1979.


Ce que j'ai aimé :


1°) C'est un ouvrage clair, synthétique, comme René Rémond, aujourd'hui très âgé (il est né en 1918) savait en faire.


2°) Le livre défriche un sujet mal connu : la pensée catholique dans les années 30, une période charnière lors de laquelle, elle cesse d'être systématiquement du côté de la droite la plus réactionnaire.


3°) Le livre montre bien combien, même entre catholiques, les débats étaient vifs voire violents, notamment autour de trois courants : les catholiques conservateurs, les chrétiens-démocrates et les sociaux-chrétiens.


4°) Il  y a des passages où l'on se rend compte à quel point, la catastrophe de la 2nde guerre mondiale semblait déjà prévue par certains : comme par exemple l'éditorial de Georges BIDAULT en septembre 1935 dans le journal l'Aube à propos du refus des sanctions concernant l'invasion de l'Ethiopie par l'Italie, il affirme : "Mais alors, pas de sanctions non plus quand l'Allemagne hitlérienne débarquera à Mémel ni quand elle envahira l'Autriche..." (page 87).


5°) En février 1934, le démocrate chrétien Luigi Sturzo définit ainsi l'Etat totalitaire comme un "Etat aux mains d'un parti armé, supprimant toutes les garanties formelles de liberté civique" (page 114). Il affirme que la France peut regarder comme des "phénomènes qui ne sauraient l'atteindre le bolchévisme, le fascisme et le nazisme" (page 116).


6°) Emmanuel MOUNIER définit le personnalisme comme "le régime qui est celui où toutes les personnes, chacune à sa place que lui assignent ses dons et l'économie générale du bien commun" (page 121).


7°) L'ouvrage montre à quel point une partie de l'Eglise, tout du moins des catholiques, n'a pas forcément eu une attitude hostile à l'égard du Front Populaire.


8°) L'ouvrage montre par contre comment la guerre civile espagnole inquiète tout de même les catholiques français car aucun des deux camps ne semblent vraiment légitimes à ceux qui se réclament de la démocratie chrétienne.


9°) L'ouvrage montre combien dans les années 30, François Mauriac était une conscience éclairée de la droite modérée catholique.


Ce que j'ai moins aimé :


1°) C'est un ouvrage qui fait beaucoup trop de "copier/coller" en citant sur des pages et des pages, des articles de journaux de l'époque.


2°) Je trouve que les notices biographiques de fin d'ouvrage auraient mérité une problématisation.

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