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dimanche 1 mars 2009
n° 531 : Histoire de l'Allemagne
Histoire de l'Allemagne de Joseph Rovan +++I (N°14 099).
Le 28 février 2009, j'ai fini de lire le livre de Joseph ROVAN, Histoire de l'Allemagne, Point Seuil H254, 1ère édition 1994, réédition 1999 (la couverture de la version que j'avais montre le roi Wenceslas II).
Ce que j'ai aimé :
1°) Voilà un excellent livre pour faire un point sur l'histoire de l'Allemagne depuis les "origines" c'est-à-dire depuis les peuples germaniques qui bordaient l'Empire Romain pendant l'Antiquité. De plus l'ouvrage est fait par un des meilleurs spécialistes actuels de l'Allemagne.
2°) Plusieurs petites informations que j'ai retenues :
- page 18 "tiudesc" a donné teutsch, deutsch veut dire "populaire" "indigène". page 31 "Alamans (Alle-Mannen) signifie à peu près "tout le monde".
- page 18 : au XVIIIe siècle, le Saint-Empire-Romain-Germanique était composé de 1789 entités : un nombre facile à retenir...
- page 35, les tribus "Stämme" qui composaient la nation allemande était les Francs, les Saxons, les Thuringiens, les Souabes et les Bavarois.
- page 43 : Garibaldi est un nom lombard qui veut dire "audacieux avec la lance" !!
- page 87 : Heinrich (Henri) veut dire "celui qui est fort au foyer"
- page 90 : la bataille de Lechfield (955) est la grande victoire d'Othon Ier remporté sur les Hongrois.
- page 125 : Louvois a fait disperser les ossements de l'empereur Henri IV qui était enterrés dans la cathédrale de Spire.
- page 165 : la bataille de Tannenbourg (1242) marque une défaite des Teutoniques face aux Russes conduits par Alexandre Nevski.
- page 234 : a Ulm on trouve la plus grande église paroissiale du monde.
- page 311 : la ligue de Schmalkaden (1531) qui réunissait les Etats protestants porte le nom d'une petite ville de Thuringe.
- page 346 : les défenestrés de Prague (début de la guerre de 30 ans) s'en sont sortis à bon compte : ils sont tombés sur un tas de fumier.
- page 375 : le prince-archevêque de Mayence exerçait la fonction de chancelier du Saint-Empire.
- page 376 : suite au traités de Westphalie (1648), un Reichstag perpétuel (appelé en Français la "diète") s'est réuni à Ratisbonne de 1663 à 1806.
- page 445 : Andreas Hofer, le héros de la révolte du Tyrol contre Napoléon Ier a été fusillé à Mantoue en 1810.
- page 463 : Kleist a écrit un chant anti-français "Tuez-les tous, le tribunal de l'histoire ne vous demandera vos raisons".
- page 482 : A Warburg en 1817, les étudiants nationalistes qui fêtent les 400 ans de la Réforme luthérienne ont brûlé des livres... une répétition de l'autodafé de 1933.
- page 554 : le drapeau de la Prusse était noir et blanc.
3°) Page 151, l'auteur rend hommage au royaume de Sicile (que je connais bien) : "un des Etats les mieux gérés et les plus riches de la chrétienté".
4°) Rovan présente Luther comme un des pères du totalitarisme allemand : il a justifié la "méchanceté" d'Etat pour contenir la méchanceté individuelle (pages 286-288) : "une tendance à considérer comme bonne et légitime toute décision de l'Autorité".
5°) Le surnom des traités signés avec Louis XIV : 1678 Nimègue (Nimm-weg : enlèvement de la Franche Comté), 1697 Ryswick (Reiss-weg : arrachement de Strasbourg) et 1713 Utrecht (Unrecht : injuste puisque Strasbourg reste Français).
6°) D'après Rovan, le soulèvement populatire anti-napoléonien de 1813 est un mythe créé a posteriori (page 447).
7°) Une très bonne explication de ce qui fait la spécificité de la Shoah (page 669) : "Auschwitz est l'unique exemple d'un Etat moderne et civilisé, planifiant la disparition d'une collectivité entière, historique, femmes et enfants compris et sans échappatoire possible".
8°) Le chapitre XX (pages 707 à 759) montre le foisonnement culturel allemand entre la fin du XVIIIe siècle et la prise de pouvoir par les nazis.
Ce que j'ai moins aimé :
1°) Joseph Rovan fait un énorme anachronisme : il parle de Roger II en 1130 comme "roi des Deux-Siciles"... un titre qui ne sera pas porté avant les Bourbons du XIXe siècle : l'Italie n'est pas semble-t-il la spécialité de M. Rovan.
2°) Rovan fait aller la guerre de Succession d'Espagne jusqu'en 1715 alors qu'elle s'arrête en 1714. Encore pire, l'auteur affirme a deux reprises qu'Hitler est devenu chancelier le 31 janvier 1933 (page 651) alors que la date qui est très connue est le 30 janvier 1933 !!
3°) L'auteur accuse Frédéric II d'avoir été un nihiliste qui a conduit au nazisme. Page 401 "Avec Frédéric II commence en effet quelque chose de nouveau, d'étrange, de redoutable qui ne cessera d'agir désormais dans l'histoire allemande : un volonté de puissance close sur elle-même, qui n'a pas besoin de prétextes religieux, idéologiques, juridiques..."
4°) L'auteur dénonce l'idée d'un Sonderweg (le chemin particulier pris par l'histoire allemande et qui a conduit au nazisme) et malgré cela c'est un des fils conducteurs d'une grande partie de ce livre (page 759).
5°) Il y a quelques longueurs sur l'Allemagne depuis 1945 : de la page 761 à la page 915 cela fait près de 150 pages !
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