jeudi 13 mai 2010

n° 624 : Les variations Goldberg par Zhu Xiao Mei au TCE


Les variations de Goldberg par Zhu Xiao Mei +++I (N°14 537)

Le lundi 10 mai, je suis allé écouter la pianiste Zhu Xiao Mei au théâtre des Champs Elysées

Ce que j'ai aimé :

1°) Il s'agissait d'un concert exceptionnel puisque la pianiste d'origine chinoise Zhi Xiao Mei se produit fort peu à Paris. Elle est cependant LA spécialiste de l'interprétation des variations de Goldberg dans leur adaptation au piano (interprétée avec cet instrument dans les années 1950 par Glenn Gould).

2°) Ce concert a duré environ 1h10 sans pause. Un long moment de méditation et de communion avec la pianiste.

3°) Zhu Xiao Mei a été dans sa jeunesse victime de la Révolution Culturelle à l'époque du camarade Mao. Elle doit à sa ténacité et à sa passion pour le piano d'avoir surmonter son passage par les camps. Cela rend encore plus émouvant sa présence sur scène.

4°) Zhui Xiao Mei a une interprétation avec un tempo très lent qui permet parfois de détacher les notes ce qui donne une incroyable densité à ce concert.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Moi je persiste à préférer Bach au clavecin et à l'orgue.

2°) Je n'ai pas (encore ?) lu la biographie dans laquelle elle raconte comment chaque variation de
Goldberg évoque pour elle un moment de sa vie. Cela rend certainement encore plus émouvant l'écoute de ce concert.

mercredi 12 mai 2010

n° 623 : A Journey to the East

Journey to the East +++ (N°14 536)

Le 10 mai 2010, j'ai fini de lire un livre qui a longtemps occupé mon chevet celui de Liam Matthew BROCKLEY, Journey to the East, The Jesuit Mission to China 1579-1724, The Berknalp press of Harvard University Press, 2007.

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est de loin l'ouvrage le plus complet, le plus document sur les missions jésuites en Chine entre 1579 et la fin de la mission jésuite en 1724.

2°) L'ouvrage permet de comprendre combien le passage de la dynastie Ming à la dynastie Qin a donné lieu à une énorme secousse politique en Chine.

3°) L'ouvrage permet d'en savoir un peu plus sur la formation et les aspirations des jésuites présents en Chine notamment le grand Matteo Ricci.

4°) Le jésuite Antoine Thomas est cité à de nombreuses reprises.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) On aimerait en savoir plus sur la mission des Jésuites de France fondée en Chine en 1687 mais l'auteur ne lui accorde pas d'importance.

2°) On aimerait en savoir plus sur Antoine Thomas !

3°) L'ouvrage contient des pages et des pages sur les pratiques missionnaires des Jésuites. C'est un peu indigeste à lire...
4°) Il faut attendre la conclusion pour avoir un rapide survol des pratiques missionnaires jésuites dans les autres lieux de la Terre. Soit il ne fallait pas le faire, soit il fallait le faire dans une des parties de l'ouvrage.

mardi 11 mai 2010

n° 622 : De l'Allemagne, de la France

De l'Allemagne, de la France +++ (N°14 535)

Le 11 mai 2010, j'ai fini de livre le livre de François MITTERRAND, De l'Allemagne, De la France, Poches Odile Jacob, 2001, 1ère édition (posthume) 1997.

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est un livre dans lequel on retrouve la plume brillante et l'esprit cultivé de François Mitterrand. On ne peut pas dire que dans ce domaine les chefs d'Etat qui lui ont succédé aient été du même niveau.

2°) Le livre compte de nombreux passages qui montrent une immense admiration pour l'Allemagne et un vraie passion pour la relation franco-allemande. Etant moi-même un défenseur de cette relation, je ne peux que applaudir.

3°) L'ouvrage est principalement consacré à l'époque de la réunification allemande en 1989. C'est l'année où je suis entré à sce po et j'ai suivi ces événements avec une très grande attention. Il est intéressant de les lire sous la plume d'un des protagonistes de l'époque.

4°) Certains passages m'ont rappelé des témoignages directs d'un de mes amis proches qui a été membre du cabinet de François Mitterrand dans la dernière partie de son second mandat.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Une partie du dossier final (les interviews à des hebdomadaires) n'apporte pas grand chose. Les conférences de presse auraient largement suffi.

2°) Dans certaines pages, l'auteur en fait des tartines pour se justifier. On sent qu'il a été blessé quand il a été accusé d'avoir voulu s'opposer à la réunification allemande. Pour me rappeler de cette époque, je ne peux m'empêcher de penser que le voyage en RDA en décembre 1989 était pour le moins une maladresse.

3°) Les pages qui concernent la politique étrangères française sont parfois d'une auto-suffisance qui frise l'insupportable dans la série j'ai toujours eu raison, j'ai toujours été le meilleur. François Mitterrand décerne les bonnes et les mauvaises notes. Il est d'une méchanceté parfois confondante avec son prédecesseur comme si lui-même n'avais fait aucune erreur. Il est vrai que la bienveillance vis à vis du genre d'une grande partie du genre humain ne semble pas avoir la principale vertu de l'auteur.

dimanche 9 mai 2010

n° 621 : African History



African History +++ (N°15 533)

Le 7 mai 2010, j'ai fini de livre de John PARKER et Richard RATHBONE, African History, Oxford University Press, A very short introduction, 2007

Ce que j'aimé :

1°) Voilà un sujet historique mal connu et qui va faire son retour l'an prochain dans les programmes d'histoire du collège : l'histoire de l'Afrique (à l'époque médiévale pour le programme concerné). Un ouvrage aussi synthétique en langue française (150 pages) manque cruellement.

2°) L'ouvrage commence par poser la question du sens de l'Histoire africaine. Il est vrai que l'on imagine mal une histoire européenne ou une histoire asiatique. Les auteurs expliquent pourquoi historiographiquement cette histoire peut avoir un sens.

3°) J'ai découvert qu'il y avait eu des royaumes chrétiens au Congo dès le début du XVIe siècle (page 73).

4°) L'ouvrage pose des questions intéressantes sur le rôle et la place des Africains eux-mêmes dans le commerce d'esclave et dans la traîte transatlantique.

5°) L'ouvrage finit en expliquant pourquoi l'idée d'histoire africaine est aujourd'hui en crise car le continent ne semble vraiment pas avoir d'unité réelle. L'idée d'Afrique semble avoir été extérieure à l'Afrique.

6°) L'ouvrage pose de manière très intéressante la question des sources écrites pour faire l'histoire de l'Afrique pré-coloniale.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) L'ouvrage n'a pas répondu à mon attente qui était de trouver des documents pour mes cours de 5e l'an prochain. Il ne fait que survoler les problèmes sans donner d'informations ou de documents précis.

2°) L'ouvrage manque d'une carte des empires africains pré-coloniaux et de chronologies.

dimanche 2 mai 2010

n° 620 : Retour au musée Thyssen Bornemisza...

Museo Thyssen-Bornemisza ++++ (N° 14 528)

Le 24 avril 2010, j'ai visité à Madrid pour le 2e fois le musée Thyssen-Bornemisza. Je n'ai pas grand chose de plus à dire par rapport à l'article que j'avais écrit lors de ma première visite en mai 2006. Je reste définitivement conquis par ce musée (voir article du 17 mai 2006).

Deux points positifs en plus cependant par rapport à 2006 :

1°) En 2006, je déplorais le non-fonctionnement du site Internet. Cela a radicalement changé avec une possibilité de visite virtuelle commentée en plusieurs langues (voir le lien suivant).

2°) Depuis cette visite, grâce à une exposition qui lui était consacrée au Luxembourg, j'ai appris à apprécier les tableaux de Emil NOLDE et c'est avec un grand plaisir que j'ai retrouvé plusieurs tableaux de ce peintre allemand dans ce musée. (voir article du 10 décembre 2008).
Un des plus beaux musées de peintures en Europe !

n° 619 : Tolède


Tolède +++ (N°15 530)

Le 26 avril 2010, je suis allé visiter Tolède en Castille-la-Mancha à 60 Km au Sud de Madrid.

Ce que j'ai aimé :

1°) J'ai retrouvé avec plaisir cette ville que j'avais visité lors d'un voyage scolaire alors que j'étais en 4e... J'ai retrouvé la même ambiance de vieille ville médiévale avec un nombre impressionnant de magasins de couteaux et d'épées.

2°) Il faisait un temps superbe. Exactement comme il y a 26 ans.

3°) La vue depuis le Tage est toujours aussi agréable.

4°) J'ai découvert le musée de l'Hôpital de Santa Cruz. Il comporte une très belles collections de tapisseries dans un bâtiment en forme de croix grec qui est superbe. Le cloître est aussi un lieu superbe et on peut y voir une intéressante exposition à propos du passé wisigothique de la ville.

5°) Depuis les tours de l'église des Jésuites (Saint Ildephonse), on a une superbe vue sur la ville et la campagne environnante.

6°) La synagogue Sainte-Marie-la-Blanche est un superbe témoignage du passé judaïsant de la ville au Moyen Âge.

7°) Le monastère San Juan de los Reyes possède lui aussi un superbe cloître à deux étages.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Une partie du passé de cette ville est mal entretenu.

2°) Je ne suis pas fan du peintre que l'on trouve dans de nombreux lieux de la ville : El Greco.

3°) Il est difficile de trouver des terrasses vraiment sympas.

4°) Je n'ai pas été convaincu par la cathédrale qui comporte un énorme tour de choeur qui masque la perspective de la nef.

Museo de l'Hôpital de Santa Cruz

La vue depuis l'église jésuite Saint-Ildephonse
Le cloître San Juan de los reyes

samedi 1 mai 2010

n° 618 : Les joyeuses commères de Windsor à la sauce du Français


Les Joyeuses commères de Windsor a la Comédie française ++ (N°14 527)

Le 30 avril, je suis allé voir la pièce Les Joyeuses Commères de Windsor à la Comédie française.

Ce que j'ai aimé :

1°) Certains personnages sont très intéressants et notamment ceux qui sont au coeur de l'intrigue. Leurs interprètes tiennent fort bien le rôle : Falstaff (Bruno Raffaelli), Madame Lepage (Cécile Brune qui est vraiment géniale), Madame Duflot (Catherine Sauval) et Monsieur Duflot (Christian Hecq).

2°) La morale de l'histoire est assez moderne puisque Shakespeare laisse entendre qu'il faut faire confiance aux femmes et que surtout il faut qu'elles puissent choisir librement leur mari.

3°) Les décors et les costumes sont superbes. Nous n'avons pas eu droit à un décor minimaliste ou déjanté comme dans d'autres pièces que j'ai vues au Français ces derniers temps. La scène finale en pleine forêt est très réussi de ce point de vue.

Ce que j'ai détesté :

1°) Ce n'est pas une pièce DE Shakespeare, c'est une pièce "d'après" Shakespeare. Au nom de l'idée de retrouver l'esprit picaresque de la pièce, nous avons droit à des tirades truffées de bites, couilles, cul, putain,... qui à mon avis n'ont pas leur place à la comédie française. A la longue cela finit pas devenir ennuyeux. Dans cette version, un personnage est particulièrement inbuvable : Pistolet interprété par Pierre Louis-Calixte.

2°) Comme parfois trop souvent chez Shakespeare, la pièce met bien du temps à démarrer avec une histoire secondaire (le choix du mari d'Anne Lepage) qui n'est pas très intéressante.

3°) La pièce (dans sa traduction et dans sa mise en scène version comédie française) tombe parfois dans le cliché xénophobe en caricaturant les asiatiques et les belges avec notamment un pseudo Pasteur flamand qui a un accent belge (mince je pensais que la Wallonie était une terre catholique) qui ne cesse de reprendre des phrases tirées de chansons de Jacques Brel. Je trouve cela stupide !

4°) Je trouve que Loïc Corbery qui incarne Fenton est très décevant. On dirait un automate désarticulé et je trouve qu'il articule de plus en plus mal.

La pièce n'est présentée que jusqu'au 2 mai 2010. Je ne suis pas sûr de le regretter.
J'avais déjà été déçu la dernière fois que je suis allé à la Comédie Française avec la mise en scène de L'illusion comique (voir article du 12 avril 2009). Par contre j'avais adoré La mégère apprivoisée en 2008 (voir article du 31 janvier 2008) et j'avais assez aimé le Cyrano de Bergerac (voir article du 29 mars 2007) tout comme Le Cid (voir article du 26 janvier 2006).
J'espère pouvoir un jour avoir le plaisir de retrouver une pièce qui me divertisse à la Comédie française.