mardi 23 août 2011

n° 742 : Hitler's Private Library


Hitler's private Library +++I (n° 15 004)

Le 11 août 2011, j'ai fini de lire le livre de Timothy W. RYBACK, Hitler's Private Library, Vintage Books, 2009, réédition 2010.

Ce que j'ai aimé :

1°) Voilà un ouvrage qui permet de se pencher sur la vie d'un personnage qui ne cesse de nous interroger : Adolf Hitler. Comment peut-on en arriver à être Adolf Hitler ? L'auteur a pris le parti d'essayer de reconstituer les livres lus par ce personnage (une partie des livres se sont retrouvés à la Bibliothèque du Congrès à Washington).

2°) L'ouvrage est justement intéressant aussi car il montre que les livres ont eu un parcours compliqué. L'auteur enquête pour savoir comment le livre s'est retrouvé en possession d'Hitler (Qui lui a offert ? Pourquoi ?..) puis comment l'ouvrage a encore voyager après la chute du IIIe Reich.

3°) J'ai déjà lu une biographie de Hitler (celle publiée chez Fayard par Marlis STEINERT) mais j'avais oublié la façon dont Hitler s'est emparé de la tête du parti nazi au début des années 20. Pages 52-55, il y a un passage passionnant sur la façon dont Hitler a obtenu l'exclusion d'Otto Dickel qui dénonçait l'inculture de Hitler. Celui-ci est allé jusqu'à démissionner du parti nazi à l'été 1921 pour obtenir l'éviction de Dickel puis les pleins pouvoirs dans le parti.

4°) Il est étonnant de constater que le livre que possédait Hitler quand il était soldat sur le front en France est un livre de Max OBORN consacré à l'architecture de Berlin. Hitler était fasciné par le livre qui débordait de nationalisme... alors que son auteur était juif !

5°) Il est sidérant de constater combien le livre d'Henry FORD, The International Jew, The World's foremost problem, a marqué Hitler dès les années 20. On pouvait y lire "l'Allemagne est aujourd'hui, à la possible exception des Etats Unis, l'Etat le plus contrôlé au monde par les Juifs". On ne peut que s'étonner que cet aspect du père du Fordisme soit si souvent passé sous silence... A un moment de sa carrière politique, Hitler avait un portrait de Ford derrière son bureau. L'entourage de Ford est à l'origine de la diffusion du sage des protocoles de Sion (p. 70).

6°) La bibliothèque d'Hitler comprenait bien évidemment toute une littérature raciste et ésotérique qui n'avait rien de scientifique par exemple l'ouvrage de GÜNTHER, typologie du peuple germain. Une autre bible était l'ouvrage d'un autre américain, Madison GRANT, La disparition de la Grande race, La base raciale de l'histoire européenne, traduit en allemand en 1925. (p. 95)

7°) Il est intéressant de voir comment un membre de l'Eglise catholique, Alois Hudal a essayé de faire une synthèse entre le nazisme et le christianisme (dans les "Fondations du National Socialisme) pour contrer l'athéisle anti-chrétien d'Alfred Rosenberg, Le mythe du XXe siècle.

8°) A la fin de sa vie, Hitler semble s'être beaucoup intéressé à Frédéric II. Il espérait comme lui pouvoir se remettre d'une situation désastreuse grâce à un retournement stratégique inespéré... Il a dû être bien déçu !

Ce que j'ai moins aimé :

1°) On ne comprend pas toujours après avoir lu ce livre comment Hitler a-t-il réussi à parvenir à un tel niveau de puissance. L'homme en devient parfois d'une banalité déconcertante. Il y aussi toujours ce risque de rendre ce type sympathique...

2°) D'un point de vue méthode, on ne sait pas trop si certains livres cités ont vraiment été lus par Hitler.

Le livre a été traduit en français sous le titre : Dans la bibliothèque privée d'Hitler paru au Livre de poche.

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