lundi 30 novembre 2020

n°1258 : Le retour de Madame Neandertal de Pascal Picq

 

Le Retour de Mme Néandertal de Pascal Picq +I (n° 18 392)

Le 27 novembre 2020, j'ai fini de lire le livre de Pascal Picq, Le retour de Madame Neandertal, Odile Jacob 2015, réédition Odile Jacob Poches, 2020

Ce que je n'ai pas aimé :

1°) Cet ouvrage est divisé en deux parties. La 1ère partie concerne le discours qu'une femme de Neandertal porté en GPA -grâce à l'ADN retrouvée d'une femme de Neandertal- pourrait prononcer à la tribune de l'UNESCO sur le même principe que les Lettres persanes : un regard extérieur sur notre monde actuel. J'ai trouvé cela assez poussif et plein de bons sentiments qui concernent un peu tous les domaines sans véritablement être intéressant. Depuis que le livre a été écrit on a fait beaucoup mieux, on a eu Greta Thunberg à la tribune de l'ONU.

2°) La 2e partie pourrait être plus intéressant. En effet, l'auteur s'intéresse à une approche plus scientifique. On y trouve par exemple toutes les découvertes scientifiques de l'année 2013 notamment en ce qui concerne les origines de l'Homme. Le problème c'est qu'on est en 2020 et qu'en 7 ans les connaissances ont encore beaucoup évolué.

3°) Il y a des pages et des pages sur tous les scientifiques russes de la 2e partie du XIXe siècle et du début du XXe siècle qui se sont intéressés aux origines de l'Homme. Au départ cette partie est vraiment intéressante mais on finit par s'y perdre tant il y a une profusion de détails et de scientifiques russes. On y retrouve même des faux frères Bogdanov.

4°) Il y a une malheureuse carte une croquis qui ne sont pas digne d'un ouvrage scientifique.

Ce que j'ai apprécié tout de même :

1°) Cet ouvrage continue de montrer l'intérêt important que suscite la question de l'Homme (et de la Femme) de Neandertal et de l'apport génétique mais aussi cognitif qu'il a pu avoir sur l'évolution de l'Homme moderne.

2°) Ce livre est très intéressant car il montre combien le Darwinisme a été largement (et précocement) répandu dans la communauté scientifique russe dès la 2e moitié du XIXe siècle.

3°) On apprend les nombreuses expériences menées dans la Première partie du XXe siècle pour essayer de créer des êtres hybrides entre les Humains et les Grands singes. Il y a des passages assez étonnants.


dimanche 22 novembre 2020

n°1257 : Le lance-pierres d'Ernst JÜNGER

 


Le Lance-Pierres d'Ernst JÜNGER +++ (n° 18 383)

Le 21 novembre 2020, j'ai fini de lire le libre d'Ernst JÜNGER, Le lance-pierres, Folio, 1976, édition originale, 1ère édition en français, Gallimard, 1974, édition originale en allemand, Die Zwille, 1973.

Ce que j'ai aimé :

1°) J'aime beaucoup l'univers d'Ernst JÜNGER. Il s'agit ici d'un roman sur le monde de l'adolescence écrit alors qu'il avait 78 ans. Jünger nous replonge dans l'Allemagne d'avant 1914. Un monde dans lequel l'ordre et la hiérarchie étaient essentiels.

2°) Il y a plusieurs personnages que j'ai trouvé attirant par leur côté dérangeant : le personnage principal, Clamor, qui est un benet qui ne comprend pas tout et qui est le contraire d'un autre ado du roman : Théo qui est vraiment très étrange : un manipulateur qui contrôle tout et qui par exemple fait des filatures des habitants pour pouvoir les faire chanter.

3°) Autre personnage très dérangeant : le pasteur (père de Théo) qui accepte que sa femme se soit fait la malle avec son assistant et son fils Théo (qui du coup le méprise).

4°) Il y a aussi des passages dérangeants sur les rapports professeurs/ élèves par exemple le sentiment de haine que le professeur de maths, Hilpert, éprouve pour Clamor. C'est écrit de manière froide mais d'une précision impressionnante (voir le passage que je reproduis ci-dessous).

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Le côté benêt de Clamor est parfois un peu insupportable.



lundi 16 novembre 2020

n°1256 : Exposition De Chirico au Musée du Jeu de Paume

 

Exposition De Chirico au Musée du Jeu de Paume ++ (n°18 378)

Le 23 octobre 2020, je suis allé voir l'exposition de Chirico au Musée du Jeu de Paume 

Ce que je n'ai pas aimé :

1°) L'exposition présente des oeuvres d'avant 1920 de ce peintre. Je me suis rendu compte que ce n'était pas DU TOUT ma période préférée (notamment quand je suis retourné après au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris où on peut voir des oeuvres que j'ai vraiment davantage apprécié).

Ce que j'ai quand même aimé :

1°) L'exposition retrace très bien le parcours du peintre qui était à Paris en 1914 mais qui par la suite, quand l'Italie est entrée en guerre en 1915, est partie combattre pour son pays ce qui lui a provoqué des troubles psychologiques.

2°) Parmi les peintres proches de de Chiricho il y a un peintre dont j'ai énormément aimé une peinture : Alberto Magnelli, L'Homme au chapeau.



dimanche 8 novembre 2020

n°1255 : Pourquoi la Grèce de Jacqueline de Romilly

Pourquoi la Grèce ? +++I (n° 13 870)

Le 7 novembre 2020, j'ai fini de lire le livre de Jacqueline de Romilly, Pourquoi la Grèce ?, Livre de poche, 1ère édition De Fallois, 1992.

Ce que j'ai aimé :

1°) Cet ouvrage historique a une dimension toute particulière car il s'agit pour une universitaire d'expliquer pourquoi elle s'est passionnée pour la Grèce antique et plus particulièrement Athènes au Ve siècle avant J.-C.

2°) Jacqueline de Romilly insiste sur ce qui fait la particularité de la Grèce : la dimension universaliste des savoirs pour tout ce qui tient à la connaissance de l'Homme.

3°) Jacqueline de Romilly montre que tout est lié : Mythe, tragédie, comédie, Histoire, philosophie, médecine. A chaque fois c'est le questionnement, le débat et une forme d'ouverture d'esprit qui sont mis en avant. Il n'y a pas un camp du bien et un camp du mal.

4°) A l'heure où certains contestent notre modèle républicain et démocratique, j'ai été sensible à cet extrait tiré du Criton de Platon dans lequel ce sont les lois d'Athènes qui parlent "Tout Athénien qui le veut, après avoir été mis en possession de ses droits civiques, après qu'il a pris connaissance de la vie publique et de nous, les lois, peut, si nous ne lui plaisons pas, sortir d'Athènes, emporter ce qui est à lui où il voudra. Aucune loi n'y fait obstacle. Aucune n'interdit à qui de vous veut , par ce qu'il s'accommode mal de nous de et l'Etat, de s'établir à l'étranger, d'aller au loin ou il lui plaît, avec ce qui est à lui. Mais, si quelqu'un de vous reste ici, où il peut voir comment nous rendons la justice, comment nous administrons l'Etat, alors nous prétendons que celui-là a pris en fait l'engagement d'obéir à nos commandements ; et nous affirmons que, s'il ne le fait pas, il est coupable triplement, parce qu'il se révolte contre nous, les auteurs de ses jours, contre nous qui l'avons élevé, et que, s'étant engagé à l'obéissance, il ne nous obéit pas, sans chercher non plus à nous corriger, par la persuasion, si peut-être nous avons tort". (page 116)

 5°)  Il y a un chapitre très court sur la comédie mais il est très intéressant. Il montre la capacité des Grecs à se moquer d'eux-mêmes et de leurs dirigeants et Jacqueline de Romilly affirme en évoquant Aristophane "N'est ce pas justement le propre de l'esprit démocratique que de pouvoir critiquer, se moquer, protester ?".

6°) J'ai tellement été enthousiasmé par les pages concernant Thucydide que je suis allé courir acheter La Guerre du Péloponnèse en version poche le dernier jour avant la fermeture des librairies.

7°) Jacqueline de Romilly explique très bien la spécificité des Tragédies grecques avec l'importance des Choeurs (ce qui je l'avoue m'avait complèment échappé).

 Ce que j'ai moins aimé :

1°) Certains passages sont un peu ardus car Jacqueline de Romilly passe sans cesse d'un auteur à l'autre, notamment lorsqu'elle parle des auteurs de Tragédie. Quand on  n'est pas un spécialiste on y perd un peu son grec.