Pourquoi la Grèce ? +++I (n° 13 870)
Le 7 novembre 2020, j'ai fini de lire le livre de Jacqueline de Romilly, Pourquoi la Grèce ?, Livre de poche, 1ère édition De Fallois, 1992.
Ce que j'ai aimé :
1°) Cet ouvrage historique a une dimension toute particulière car il s'agit pour une universitaire d'expliquer pourquoi elle s'est passionnée pour la Grèce antique et plus particulièrement Athènes au Ve siècle avant J.-C.
2°) Jacqueline de Romilly insiste sur ce qui fait la particularité de la Grèce : la dimension universaliste des savoirs pour tout ce qui tient à la connaissance de l'Homme.
3°) Jacqueline de Romilly montre que tout est lié : Mythe, tragédie, comédie, Histoire, philosophie, médecine. A chaque fois c'est le questionnement, le débat et une forme d'ouverture d'esprit qui sont mis en avant. Il n'y a pas un camp du bien et un camp du mal.
4°) A l'heure où certains contestent notre modèle républicain et démocratique, j'ai été sensible à cet extrait tiré du Criton de Platon dans lequel ce sont les lois d'Athènes qui parlent "Tout Athénien qui le veut, après avoir été mis en possession de ses droits civiques, après qu'il a pris connaissance de la vie publique et de nous, les lois, peut, si nous ne lui plaisons pas, sortir d'Athènes, emporter ce qui est à lui où il voudra. Aucune loi n'y fait obstacle. Aucune n'interdit à qui de vous veut , par ce qu'il s'accommode mal de nous de et l'Etat, de s'établir à l'étranger, d'aller au loin ou il lui plaît, avec ce qui est à lui. Mais, si quelqu'un de vous reste ici, où il peut voir comment nous rendons la justice, comment nous administrons l'Etat, alors nous prétendons que celui-là a pris en fait l'engagement d'obéir à nos commandements ; et nous affirmons que, s'il ne le fait pas, il est coupable triplement, parce qu'il se révolte contre nous, les auteurs de ses jours, contre nous qui l'avons élevé, et que, s'étant engagé à l'obéissance, il ne nous obéit pas, sans chercher non plus à nous corriger, par la persuasion, si peut-être nous avons tort". (page 116)
5°) Il y a un chapitre très court sur la comédie mais il est très intéressant. Il montre la capacité des Grecs à se moquer d'eux-mêmes et de leurs dirigeants et Jacqueline de Romilly affirme en évoquant Aristophane "N'est ce pas justement le propre de l'esprit démocratique que de pouvoir critiquer, se moquer, protester ?".
6°) J'ai tellement été enthousiasmé par les pages concernant Thucydide que je suis allé courir acheter La Guerre du Péloponnèse en version poche le dernier jour avant la fermeture des librairies.
7°) Jacqueline de Romilly explique très bien la spécificité des Tragédies grecques avec l'importance des Choeurs (ce qui je l'avoue m'avait complèment échappé).
Ce que j'ai moins aimé :
1°) Certains passages sont un peu ardus car Jacqueline de Romilly passe sans cesse d'un auteur à l'autre, notamment lorsqu'elle parle des auteurs de Tragédie. Quand on n'est pas un spécialiste on y perd un peu son grec.
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