Seuls les vivants créent le monde de Stefan Zweig +++ (n°18398)
Le 1er décembre 2020, j'ai fini de lire le livre de Stefan Zweig, Seuls les vivants créent le monde, 1ère édition Robert Laffont 2018, réédition 2020.
Ce que j'ai aimé :
1°) Stefan Zweig est un penseur et un écrivain que j'ai toujours beaucoup de plaisir à retrouver. Il s'agit ici d'un recueil d'articles de presse écrits entre 1914 et 1918 qui permet de mieux comprendre son approche de la Grande Guerre (en contrepoint de l'excellente autobiographie qu'il a écrit juste avant de se suicider "Le monde d'hier" [Voir mon article du 8 novembre 2014]).
2°) Il y a deux articles très intéressants sur la situation de la Pologne et en particulier des Juifs de Pologne qui ont particulièrement souffert des offensives russes.
3°) Ce recueil permet de voir que même un grand penseur comme Zweig s'est laissé emporter par la vague nationaliste avec des articles écrits en 1914 qui justifient les destructions commises par l'Allemagne.
Ce que j'ai moins aimé :
1°) J'ai énormément d'admiration pour Zweig et cet ouvrage permet de comprendre qu'il a lui aussi suivi la tendance générale et même parfois de façon excessive. En septembre 1914, il écrit à ses amis des pays ennemis qu'ils ne sont plus ses amis (avec un lyrisme que l'on peut trouver un peu choquant). De même à l'été 1918, son éloge du défaitisme a aussi quelque chose d'excessif.
2°) On se rend compte qu'en 1914, il y a sous la plume de Sefan Zweig des écrits que l'on pourrait croire écrite 10 ans plus tard par Hitler dans Mein Kampf "Une nation ne doit pas hésiter, de toute la force de sa volonté, à en haïr une autre, aussi longtemps que celle-ci menace son existence" et "Une nation, son unité, sont aussi des oeuvres d'art, qui portent en leur giron des forces infinies, et aucun tableau, aucune musique, n'est capable d'autant soulever nos coeurs, que le spectable de ce pays à l'heure où culmine sa beauté" (le tout pour justifier la destruction d'oeuvres d'art en Belgique).
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