lundi 22 mai 2023

n°1310 : Les trois mousquetaires : D'Artagnan

  

Les Trois Mousquetaires. D'Artagnan ++I (n°13293)

Le 22 mai 2023, je suis allé voir le film Les trois mousquetaires. D'Artagnan.

Ce que j'ai aimé :

1°) Le film nous replonge dans les aventures imaginées par Alexandre Dumas de D'Artagnan et des trois mousquetaires. Cela reste un des meilleurs romans d'aventures français et le film donnera envie de le lire à celles et ceux qui ne l'ont pas lu.

2°) De nombreux décors nous replongent dans des lieux connus (parfois de manière un peu grossière) : d'un plan à l'autre on se retrouve dans la cour carrée du Louvre, dans la galerie François Ier de Fontainebleau, place des Vosges ou au château de Saint-Germain-en-Laye. Cela m'a vraiment amusé d'essayer de reconnaitre les différents lieux. Il est assez rare pour un film que pour une fois je sois passé sur un de ces lieux au moment du tournage (quand il se déroulait place des Vosges).

3°) Un rôle secondaire est formidable : Louis XIII interprété par Louis Garel. Il réussit à donner de la présence à ce roi qui est souvent incarné par des acteurs falots.

4°) Je ne suis pas toujours un fan de Roman Duris et de Vincent Cassel mais je trouve qu'ils sont très bien dans leur rôle d'Aramis et Athos.

5°) Je trouve assez osé de faire de Porthos un personnage bisexuel qui drague D'Artagnan !  

6°) L'actrice qui incarne Anne d'Autriche, Vicky Krieps, est vraiment formidable de classe et d'élégance. Il est un peu étonnant qu'elle ait un léger accent allemand (alors qu'Anne d'Autriche était espagnole [malgré son nom]).

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Certaines scènes tournent au délire total. Le summum est ce qui se passe pendant le mariage de Gaston d'Orléans.

2°) J'ai eu un peu de mal à accrocher à François Civil en D'Artagnan qui normalement est un jeune homme alors que cet acteur a déjà passé la trentaine d'années.

3°) Les scènes de duel tournent souvent au grand n'importe quoi...

4°) J'ai été un peu déçu par le cardinal de Richelieu (incarné par Eric Ruf). Il apparaît complètement effacé. Gaston incarné par Julien Frison est aussi assez étonnant... on dirait un zazou des années 1930.


dimanche 21 mai 2023

n°1309 : La vie d'un simple

 

"La vie d'un simple" d’Émile Guillaumin ++++ (n°19292)

Le 21 mars 2023, j'ai fini de lire le livre d’Émile Guillaumin, La vie d'un simple, Livre de Poche, 2021, Edition Stock pour cette édition, 1943, 1ère édition en 1904, réédition en 1932.

Ce que j'ai aimé : 

1°) C'est un récit passionnant d'un paysan du Bourbonnais Tiennon Bertin né en 1823 et mort vers 1900. Il permet donc de connaître le monde rural du XIXe siècle.

2°) L'ouvrage a été écrit par le petit-fils qui a reproduit les propos écrit par son grand-père. Celui-ci s'est livré sans détour sa vie,  y compris des détails intimes, ce qui est assez rare pour l'époque.

3°) On se rend compte de la quantité de labeurs effectué par les paysans de l'époque. Une vue de dure labeur à longueur d'années de l'enfance à la vieillesse. La vie n'est que travail et le paysan ne semble pas s'en plaindre. Ce qui m'a le plus surpris ce sont les soirées à battre le blé pour séparer les grains des tiges. Cela occupait des mois entiers.

4°) On se rend compte de l'impact relatif des évènements historiques : l'importance de la légende napoléonienne, l'écho des révolutions de 1830 et 1848 et par contre l'inquiétude énorme provoquée par la guerre de 1870-1871.

5°) On se rend compte de l'importance des catastrophes climatiques dans une France très profondément rurale : l'orage du 21 janvier 1861 qui détruisit de nombreux bâtiments et les récoltes.

6°) On sent très profondément le mépris social des habitants de la ville, de la classe moyenne et supérieure pour le monde rural. Le plus amusant c'est le député républicain de la IIIe république, ami du peuple, mais qui exploite comme les autres ses paysans.

7°) Le progrès technique est aussi intéressant. Au cours de la vie de Tiennon Bertin, le train change profondément la donne pour les déplacements. (chapitre 53). 

8°) L'auteur de l'ouvrage, Emile Guillaumin (1873-1951) était lui-même un paysan. Son style est très agréable à lire.

Ce que j'ai moins aimé:

1°) L'ouvrage a été remanié entre les éditions de 1904 et celle de 1922, de 1932, voire celle de 1943. On ne sait pas ce qui correspond au texte original.

2°) La réédition de 1943 s'inscrit dans le contexte du régime de Vichy avec la devise "Travail, Famille, Patrie" dont ce livre -complètement malgré lui puisqu'il a été publié 40 ans plus tôt pouvait servir la propagande du Maréchal Pétain. 

3°) L'introduction de cette édition est signée Jean-Louis Curtis (1917-1995), un écrivain qui s'est illustré pendant la 2nde Guerre mondiale en participant à la campagne de France de 1944 mais là encore on ne sait pas quand l'édition a été écrite.

4°) On a donc du mal à savoir ce qui relève du récit autobiographique initial et ce qui a été modifié, transformé progressivement. Il serait donc intéressant de publier une édition critique de ce livre avec les différentes versions.

samedi 20 mai 2023

n°1308 : Histoire de Vichy (tome 2) de Robert Aron

  

Histoire de Vichy de Robert Aron (tome 2) +++I  (n°19 291)

Le 19 mai 2023, j'ai fini de lire le tome 2 de l'Histoire de Vichy par Robert Aron, Livre de poche 1966, 1ère édition Fayard, 1954. J'avais lu le tome 1 en 2021 (voir article du 19 juin 2021).

Ce que j'ai aimé :

1°) Ce tome couvre une période beaucoup longue que le tome 1 : de décembre 1940 à mai 1945 (alors que le tome 1 ne couvrait que la période juillet à décembre 1940). L'auteur se perd moins dans les détails.

2°) L'ouvrage a été écrit en 1954 par une personne qui a lui-même été interné en raison de la politique antisémite mais il montre un point de vue moins tranchée contre le régime de Vichy que ce que l'on peut lire aujourd'hui. Par exemple, l'auteur rend un hommage à la capacité de résister aux demandes allemandes de René Bousquet. De même, il montre que jusqu'au bout le Maréchal Pétain a essayé de tergiverser et en 1944 il a essayé de renouer avec De Gaulle.

3°) Le récit montre le côté tragique de la fin du régime de Vichy à partir d'août 1944 avec Pétain et Laval devenus prisonniers de villes en ville en Allemagne alors que d'autres comme Doriot, Déat ou Darnand se jetaient à corps perdus dans un Collaboration totale au service de l'Allemagne nazie.

4°) L'ouvrage montre bien comment la France a failli rentrer en guerre en janvier 1942 contre le Royaume Uni et les Etats-Unis en raison des intrigues de l'ambassadeur allemand Abetz mais que le maréchal Pétain a louvoyé pour faire échouer ce projet.

5°) J'ignorai qu'au printemps 1944, pendant le mois de mai, Pétain s'était installé au château des Voisins près de Rambouillet.

Ce que j'ai moins aimé:

1°) L'ouvrage est très léger concernant la participation des autorités de Vichy à l'extermination des Juifs de France. Cela montre qu'en 1954, quand l'ouvrage a été écrit ce sujet n'était pas considéré comme central.