lundi 15 avril 2024

n°1360 : Rue des Archives de Michel del Castillo

 

Rue des Archives de Michel del Castillo ++++ (n°19 625)

Le 3 avril 2024, j'ai fini de livre de Michel del Castillo, Rue des Archives, Folio, 1996, 1ère édition, Gallimard, 1994.

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est un livre qui a pour titre "rue des Archives". Une rue de Paris où j'ai habité pendant un peu moins de 20 ans et à laquelle je reste très attaché.

2°) Le livre est assez déconcertant. En grande partie autobiographique, il concernant la mort de la mère de Michel del Castillo qui avait un appartement rue des Archives, un lieu laissé dans un état innommable de saleté et d'ordure, et dont le narrateur entreprend de le nettoyer et de le vider.

3°) La mort de la mère conduit Michel del Castillo a revisité le parcours compliqué de Candida Isabel del Castillo qui avait pour habitude d'abandonner ses enfants. Elle a ainsi laissé en 1942 son fils Michel en otage aux Allemands pour pouvoir s'enfuir. Un passé douloureux pour le narrateur.

4°) Le livre est passionnant car strate après strate, on découvre toutes les facettes de la personnalité de Candida. C'est parfois suffocant mais le récit est tellement bien fait que l'on ne peut s'empêcher de lire la suite.

5°) J'ai énormément apprécié le personnage de l'Enfant, Xavier. Un procédé stylistique de dédoublement de la personnalité qui n'est pas rare dans la littérature mais qui est très réussi dans ce livre.  

6°) L'ouvrage ne concerne pas beaucoup la rue des Archives mais il y a quand mêmes quelques évocations des rues du Marais entre la rue de la Verrerie et la rue de Bretagne avec un prolongement jusqu'à la rue du Porteoin où Candida a eu son domicile à une époque. Il y a un très joli passage : page 184 (à propos de l'arrivée à Paris en 1955 :  "Nous ignorions tout de la ville et de ses secrets et déambulation dans ces ruelles [...] Nous tentions de retenir ces noms : rue des Haudriettes, des Quatre-Fils, des Francs-Bourgeois, du Plâtre. Loin de nous aider à nous orienter, ces appellations poétiques nous dépaysaient davantage. Entre Prévert et Queneau, elles dessinaient une topologie onirique". [...] "Dix ans plus tard, dans les années 70, nous marchions encore dans cet étroit village [...] Nous n'allions pas très loin, à l'intérieur d'un périmètre s'étendant de la rue du Temple, à la rue Vieille-du-Temple, ses limites extrêmes étant la rue de la Verrerie et la rue Portefoin. Plus loin vers le nord, s'ouvraient la steppe de la rue de Bretagne, le désert d'Arabie vers le sud, c'est-à-dire la place de l'Hôtel-de-Ville et ses vastes étendues".

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