Un bloc notes créé en janvier 2006 à vocation d'abord personnelle. Si cela en intéresse d'autres tant mieux sinon... tant pis !

jeudi 9 décembre 2021

n°1286 : Carrousel-des-Anges de Benjamin Randow

  

Carrousel-des-Anges ++++ (n°18 763)

Le 22 novembre 2021, j'ai fini de lire le livre de Benjamin Randow, Carrousel-des-Anges, Éditions Cohen & Cohen, 2021.

Ce que j'ai aimé :

1°) Cet ouvrage m'a été dédicacé en me souhaitant à sa lecture de "bons moments" et je dois dire que j'ai été comblé. J'ai vraiment dévoré ce roman tant je le trouve à la fois intéressant mais aussi rempli de parcours de vies qui montrent que tout tient toujours à bien peu de choses. La façon dont je l'ai lu avec une certaine ferveur a même inquiété mon entourage très proche...

2°) Je lis de moins en moins de romans mais dans ma jeunesse, j'ai particulièrement aimé certaines sagas familiales et j'ai retrouvé en lisant ce livre l'ambiance que j'aimais par exemple dans la chronique des Pasquier par Georges Duhamel.

3°) Certains passages m'ont particulièrement touchés car il y a des ressorts psychologiques auxquels j'ai été particulièrement sensibles, le plus intéressant étant cette impression -quand on attend un certain âge- (peut-être la cinquantaine) que nous appartenons à une génération différente de celles qui précèdent et de celles qui suivent et qu'il est toujours intéressant d'essayer de dialoguer avec les générations plus jeunes en espérant, peut-être en vain, de leur transmettre une expérience.

4°) Ceux qui connaissent Benjamin Randow par son compte twitter seront ravis par les nombreux passages qui montrent son impressionnante culture historique et artistique sans que cela ne tourne jamais à la cuistrerie.

5°) Comme j'ai l'habitude le signaler, je suis très sensible à la beauté des couvertures et je trouve très réussie celle de ce roman qui montre les galeries du Palais royal.

6°) De manière assez troublante, je me suis retrouvé dans les parcours de certains personnages, mais c'est peut-être dû au fait qu'ayant fait des études à Sce po et en Histoire à la Sorbonne à la charnière des années 1980/1990 j'ai fréquenté certains milieux qui correspondent à l'univers de certains personnages de ce roman. 

7°) J'ai trouvé amusant de comprendre le sens du titre de ce roman au fur-et-à-mesure de sa lecture. Je laisse les futurs lecteurs découvrir.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Je ne suis pas complètement convaincu par l'épilogue d'une dizaine de pages qui fait un bilan du parcours des personnages en mars 2048. Je conseille très vivement -on l'aura compris- la lecture de ce livre mais par contre on peut s'abstenir de lire ces dernières pages qui de mon point de vue conduisent le lecteur à avoir moins de liberté relativement à ce que deviennent les personnages.

2°) Je m'intéresse moi-même beaucoup à la politique (peut-être un peu moins ces derniers temps). Le roman a de mon point de vue tendance à un peu trop insister sur la position des uns des autres relativement à la chose politique. Je suis pour ma part convaincu que finalement la politique n'est pas si structurante dans les rapports humains et que s'abstenir de donner à la politique un rôle central apporte un peu de légèreté bien nécessaire à la vie.

mercredi 8 décembre 2021

n°1285 : le Ca' d'Oro et la galerie Giorgio Franchetti à Venise

Le Ca' d'Oro à Venise ++++ (n°18 762)

Le 4 novembre 2021, j'ai visité le Ca' d'Oro à Venise.

Ce que j'ai adoré :

1°) C'est un palais magnifique avec notamment un rez-de-chaussée qui donne accès directement sur le Grand Canal avec un superbe sol qui résiste aux crues. Au 1er et au 2e étage, on peut depuis les galeries avoir une vue sublime sur le Grand Canal.

2°) Les collections sont d'une dimension raisonnable mais avec quelques joyaux comme le Saint Sébastien de Mategna, un portrait par Van Dyck et plusieurs Francesco Guardi.

3°) Les propriétaires qui sont à l'origine de ce musée ont eu la bonne idée de se faire peindre par un de mes portraitistes allemands préférés de la fin du XIXe siècle : von Lenbach.

4°) On peut aussi admirer une très belle intéressante collection de plâtres baroques.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Les salles qui présentent la collection de peintures hollandaises du XVIIe siècle étaient fermées en raison de la pandémie. Cela m'a un peu énervé car le COVID a bon dos puisque certaines salles qui n'avaient pas l'air plus grandes mais qui présentaient de l'art italien étaient elles ouvertes...

 
L'accès au palais depuis le Grand Canal

 
Le rez-de-chaussée
 
La façade de la cour intérieure

La galerie au 2e étage donnant sur le Grand Canal

 
En arrière plan l'alcove où est présenté le Saint Sébastien de Mantegna
 
Antoon van Dyck, portrait de Marcello Durazzo

portraits de la famille Franchetti par Franz von Lenbach
 
Stefano Maderno, Hercule et Antée, 1622

lundi 6 décembre 2021

n°1284 : Appointment with Death

 

Appointment with Death +++ (n° 18 760)

Le 28 novembre 2021, j'ai fini de lire le livre d'Agatha Christie, Appointment with Death, edition originale 1938, réédition Harper Colins, 2016.

Ce que j'ai aimé :

1°) Cette enquête de Hercule Poirot nous enmène en Terre Sainte et nous conduit jusqu'à Pétra.

2°) Il y a quelques allusions à la situation internationale en 1938 avec notamment la Guerre menée par l'Italie en Ethiopie et la question du rôle de la SDN.

3°) J'avoue que je ne m'attendais pas au dénouement.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Le roman est trop allusif concernant les visites à Pétra.

mardi 26 octobre 2021

n°1283 : Metropolis de Philip Kerr

 

Metropolis de Philip Kerr +++ (n°18 720)

Le 21 octobre 2021, j'ai fini de lire le livre de Philip Kerr, Metropolis, Quercus, 2019.

Ce que j'ai aimé :

1°) Il s'agit d'un nouvel épisode de la saga des enquêtes de Bernie Gunther avec un come back puisqu'il s'agit de l'époque où les nazis ne sont pas encore au pouvoir et où Bernie Gunther est encore membre de la police.

2°) L'ouvrage est passionnant pour évoquer cette période charnière de la fin des années 1920 dans laquelle la morale personnelle tend à disparaître (en raison du choc de la Grande Guerre et de la défaite) et où certains aspirent à un retour à l'ordre.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) L'ouvrage joue un peu au slalom entre de nombreux personnages historiques de l'Allemagne de Weimar : Fritz Lang, Otto Dix, ... cela finit par devenir un peu trop didactique;

2°) La notice de fin d'ouvrage m'a un peu inquiété : on y lit qu'Otto Dix s'est exilé pendant le IIIe Reich et qu'il est revenu en Allemagne après la guerre. C'est faux. Il a même été obligé de resservir sous les drapeaux à la toute fin de la guerre, raison pour laquelle il a été prisonnier de guerre à Colmar en 1945/1946.

samedi 16 octobre 2021

n°1282 : Lord Edgware dies

 

Lord Edgware dies ++ (n° 18 710)

A l'automne 2021, j'ai fini de lire le livre d'Agatha Christie, Lord Edgware dies, Harper Collins, 2016, 1ère édition, 1933.

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est une des enquêtes de Hercule Poirot et je suis particulièrement friand de ses aventures.

2°) Ce roman nous replonge comme très souvent chez Agatha Christie dans la bonne société britannique.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Ce roman est révélateur de l'antisémitisme ambiant (notamment page 8 où sont évoqués les traits juifs de Miss Adams qui conduit Hercule Poirot à faire un lien avec l'amour de l'argent) et homophobe (page 35 à propos d'un personnage : "despite his good look there was something vaguely effeminate that I disliked about the softness of his voice".)

2°) Finalement le résultat de l'enquête n'est pas très surprenant. On a l'impression d'avoir tourné en rond.

 

lundi 13 septembre 2021

n°1281 : La Préhistoire Vérités et Légendes

  

La Préhistoire. Vérités et Légendes d'Eric Pincas ++++ (n°18677)

Le 11 septembre 2021, j'ai fini de lire le livre d'Eric Pincas, La Préhistoire, Vérités et légendes, Perrin, 2020

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est un ouvrage à la fois très clair et très agréable à lire.

2°) L'ouvrage fait le point sur de nombreuses questions relatives à la préhistoire en s'appuyant sur les connaissances les plus récentes.

3°) Le chapitre le plus intéressant est celui relative à Toumaï, le possible 1er hominidé de 7 millions d'années découvert en 2001 au Tchad sous la direction de Michel Brunet. Un fémur qui est réapparu en 2018 laisse penser que finalement ce n'était pas un hominidé.

4°) Par mi les questions les plus passionnantes : la question de savoir la couleur de peau des hommes de cro-magnon et les différents régimes alimentaires pendant les différentes phases de la Préhistoire.

dimanche 29 août 2021

n°1280 : Loi du sang de Johann Chapoutot

 

La loi du Sang ++++ (n°18 662)

Le 24 août 2021, j'ai fini de lire le livre de Johann Chapoutot, La loi du Sang, Penser et agir en nazi, 2020, 1ère édition, Gallimard, 2014.

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est un ouvrage très bien écrit et qui est agréable à lire.

2°) L'auteur utilise un nombre impressionnant de sources pour montrer les fondements de l'idéologie nazie. Une idéologie qui est plus complexe et qui avait une cohérence fondée sur la race aryenne qui se place dans un rapport avec la nature et l'environnement mais en considérant d'autres êtres humains comme des bacilles à éliminer.

3°) Le livre montre clairement combien le nazisme est fondé sur un rejet total du christianisme, considéré comme un succédané de la religion juive.

4°) Dans le rapport à la nature et à sa survalorisation, il y a des propos qui montrent des parallèles évidents avec les ultra de l'écologie. Par exemple ces propos de Himmler : "Il va falloir rompre avec la folie de ces mégalomanes qui parlent de dominer la terre [...] L'homme n'est rien de particulier. Il n'est qu'une partie de ce monde. [...] L'homme doit réapprendre à envisager ce monde avec un respect sacré."

5°) L'ouvrage montre clairement la volonté d'asservir les peuples slaves de l'Europe de l'Est pour en faire les esclaves des nazis.

6°) D'un point de vue des relations internationales, l'idée était non seulement de revenir sur le traité de Versailles de 1919 mais aussi de revenir sur les traités de Westphalie de 1648 !

 

samedi 28 août 2021

n°1279 : M'as tu vu en cadavre ?

  

M'as tu vu en cadavre ? +++I (n°18 661)

Le 17 juillet 2021, j'ai fini de lire le livre de Léo Malet, M'as tu vu en cadavre ? , Livre de Poche, 1972, 1ère édition, 1971

Ce que j'ai aimé :

1°) Je n'avais jamais lu d'enquête de Nestor Burma et j'ai beaucoup aimé le personnage. Un flic un peu titi parisien avec la gouaille qui va avec.

2°) Ce roman policier nous replonge dans le Paris populaire des années 1960/1970, en particulier le 10 e arrondissement, autour du canal Saint-Martin. Un évocation très intéressante.

3°) Le récit est intéressant avec un suspens et un dénouement assez réussi.

Ce que j'ai un peu moins aimé :

1°) Le vocabulaire un peu grossier parfois un peu lourdingue.

vendredi 27 août 2021

n°1278 : The Underground Railroad

 

The Underground Railrad ++  (n°18960)

Le 29 juillet 2021, j'ai fini de lire le livre Whitehead Colson, The Underground railroad, Doubleday, 2016, réédition Paperback Fleet, 2017

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est un ouvrage qui nous plonge dans l'horreur de l'esclavage des Etats du Sud au début du XIXe siècle. Le roman montre bien l'horreur de la vie des esclaves avec la violence permanente qu'ils subissent.

2°) Le récit montre bien combien il était difficile de fuir cet enfer (même s'il laisse croire qu'ils existaient un moyen de s'échapper qui n' as pas de sens).

3°) L'ouvrage montre aussi la violence de la société esclavagiste pour les blancs : la violence gratuite qui fait perdre tout sens moral, la trac des blancs qui aident les fugitifs.

Ce que je n'ai pas trop aimé :

1°) L'idée d'inventer une voie de chemin de fer souterraine pour permettre aux esclaves de s'échapper me paraît complètement absurde et conduit à donner peu de crédit à tout le reste du récit ce qui est très dommage.

jeudi 26 août 2021

n°1277 : Le musée Unterlinden à Colmar

 

Le Musée Unterlinden à Colmar +++I (n° 18 659)

Le 18 juillet 2021, je suis allé visiter le musée Unterlinden à Colmar.

Ce que j'ai aimé :

1°) J'ai retrouvé un très grand plaisir le musée Unterlinden que j'avais visité il y a plus de 30 ans en 1990. Le Musée a été agrandi et les collections ont été enrichies.

2°) Le cloître est vraiment superbe.

3°) Le musée possède des oeuvres du XVe/XVIe siècle mais aussi des des collections plus récentes (comme Monet, Otto Dix et Polyakoff).

Ce que je n'ai pas aimé :

1°) Je n'arrive pas à comprendre pourquoi dans le cadre de l'agrandissement du musée on a supprimé la piscine qui était située juste en face pour en faire une annexe du musée. Pour avoir nage en Allemagne dans ce genre de piscine construite à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle, je peux témoigner que nager dans ce genre de lieu était magique.





Une photo de la piscine qui existait encore au début des années 2000 :

mercredi 25 août 2021

n°1276 : Si j'étais vous de Julien Green

 

Si j'étais vous ++I (n°18 658)

Le 7 août 2021, j'ai fini de lire le livre de Julien GREEN, Si j'étais vous, 1ère édition, Plon, 1946, Edition Livre de poche, 1977.

Ce que j'ai aimé :

1°) L'idée du livre est intéressante : la possibilité donnée à une personne de passer dans le corps et dans l'esprit d'autres personnes de son choix pour vivre autrement.

2°) Le fait que lorsque ce choix est possible, cela ne fonctionne pas car il est toujours compliqué d'être un autre.

3°) Le livre est écrit dans un très beau français.

Ce que je n'ai pas aimé :

1°) Le livre est rempli d'angoisses religieuses marquées par le christianisme et une morale bourgeoise étriquée. Cela ne ne donne vraiment pas envie. Parfois, on a l'impression d'étouffer.

2°) Il y a quelque chose de non fini dans ce livre. Soit il fallait que la possibilité de changer de corps ne change en rien la personnalité du personnage de départ, soit il fallait qu'il prenne la personnalité des autres mais là le récit n'est pas cohérent car on est toujours entre les deux possibilités.

mardi 24 août 2021

n°1275 : Une femme honorable de Françoise Giroud

  

Une femme honorable +++ (n°18657)

Le 15 août 2021, j'ai fini de lire le livre de François Giroud, Une femme honorable, Marie Curie, une vie, Livre de poche, 1998, 1ère édition, Fayard, 1981.

Ce que j'ai aimé :

1°) Je ne connaissais pas du tout la vie de Marie Curie. On se rend compte de l'importance de la Pologne dans sa vie. Elle y est née en 1867, elle y a vécu jusqu'à l'âge de 24 ans et elle a continué à y séjourner tout en recevant très régulièrement en France les membres de sa famille.

2°) L'auteur rend le personnage, Marie Curie, très attachant. On sent une énergie impressionnante.

3°) Le livre montre bien la complicité intellectuelle entre Marie Slodowska Curie et son mari Pierre Curie jusqu'à la mort de celui-ci en 1906. Je ne savais pas que Pierre Curie comment celui-ci était mort accidentellement écrasé par un fiacre rue Dauphine en 1906.

4°) L'auteur explique bien combien Marie Curie a été l'objet de campagne de presse assez révoltante, notamment en 1911 par le Journal "Le Journal" qui a divulgué une prétendue relation avec Paul Langevin alors que celui-ci était marié.

5°) L'ouvrage donne un détail assez précis de l'activité de Marie Curie pendant la guerre avec sa volonté de mettre en place les "Petites Curies", les laboratoires itinérants faisant des radios. 

6°) Marie Curie montre combien il était difficile à une femme de se faire reconnaître dans un milieu dominé par des hommes mais cependant il fallait des qualités exceptionnelles pour s'imposer.

Ce que j'ai moins aimé  :

1°) C'est un ouvrage très grand public qui manque un peu de rigueur. Le style a un aspect hagiographique qui est parfois un peu trop excessif.

2°) D'un point de vue scientifique, je suis resté un peu sur ma faim. Cela mérite plus de développement.

3°) Je n'aime pas le titre "Une femme honorable". Je trouve que l'adjectif porte une évaluation à caractère morale et je trouve cela un peu hors sujet. Marie Curie a été une femme honorable comme des millions de femmes. Le titre ne souligne pas le caractère exceptionnel de cette femme.

 


samedi 14 août 2021

n°1274 : Le mythe de la procréation à l'âge baroque

 

Le mythe de la procréation à l'âge baroque ++++ (n°18468)

Le 12 août 2021, j'ai fini de lire le livre de Pierre DARMON, Le mythe de la procréation à l'âge baroque, Point Seuil, 1981, 1ère édition J.-J. Paulvert, 1977.

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est un ouvrage excellent tant du point de vue de l'histoire des mentalités que de l'histoire des sciences : la question de savoir comment la reproduction humaine fonctionnait et les différentes réponses données du XVIe au début du XIXe siècle.

2°) En ce qui concerne l'histoire des sciences, je ne connaissais pas du tout le nom des scientifiques qui les premiers ont montré l'existence des gamètes : parmi les noms à retenir : le norvégien Nicolas Sténon qui dans les années 1660 a montré l'existence des ovaires, le hollandais Reinier de Graaf qui dans le Traité des organes génitaux de la femme (1672) a montré l'existence des ovules, le hollandais Louis de Ham qui en 1677 a fait la 1ère observation des spermatozoïdes et a été repris par un autre hollandais Leeuwenhoek qui a porté connaissance de cette découverte à la Royal Society de Londres. La première fécondation artificielle a été pratiquée en 1789 par l'écossais John Hunter et pour la France par Michel-Augustin Thouret en 1804.

3°) La question à l'âge baroque était de savoir qui des hommes et des femmes avaient le rôle prépondérant dans la reproduction. Certains estimaient que les femmes n'y étaient presque pour rien et étaient juste des machines à reproduire au service des hommes. La palme revenant à un allemand appelé Acidalius qui en 1595 publia une brochure intitulée Mulieres non esse homines.D'autres au contraire pensaiten que c'était la femme qui jouait un rôle prépondérant. Certains affirmant même que les femmes pouvaient faire des bébés toute seule. On peut retenir le médecin et architecte Claude Perrault qui publia en 1676 un "Mémoire pour servir à l'histoire des animaux ou traité de mécanique des animaux" dans lequel il affirmait que les femmes pouvaient procréer sans le concours nécessaire d'un homme avec l'idée que les germes étaient répandus partout dans l'univers.

4°) Le côté baroque des croyances laissait croire à la possibilité de créer des monstres : par exemple l'historien Sauval raconte qu'il  a vu le foetus d'une fille à tête de chat "conservé dans une fiole d'eau de vie, qui était la propriété d'un curieux du cloître Saint-Merri".

5°) L'idée que ce à quoi pensait les femmes pendant la conception a permis d'éviter quelques soucis. Par exemple, quand les bébés qui ressemblaient au meilleur ami de la famille plutôt qu'au père de l'enfant. De même, certaines jeunes femmes réussissaient à faire croire qu'elles étaient tomber en ceinte en allant à l'étuve en raison des effluves masculines qui y étaient répandues ou parce qu'elles étaient juste dans un environnement licencieux... mais sans y participer. 

6°) La question de la durée de la grosses a aussi permis à certaines femmes de cacher ce qui ressemble fort à un adultère. Ainsi en 1637, le Parlement de Grenoble a innocenté Magdeleine d'Aumont d'Aiguimière qui avait mis au monde un garçon alors que son mari était absent depuis 4 ans avec l'idée qu'une grossesse pouvait être décalée dans le temps.

7°) L'auteur évoque de manière très intéressante aussi l'idée que des hommes aient pu porter des enfants. Il y a des pages édifiantes à ce sujet.

8°) L'auteur montre progressivement comment les sages-femmes ont vu leur rôle progressivement remis en question même si dès le XVe siècle certaines ont été accusées de sorcellerie, par exemple dans le livre de Jakob Sprenger, Malleus maleficiarum (1485/1487). Peu à peu, au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, des médecins masculins se sont imposés dans les domaines liés à l'accouchement.

9°) L'auteur évoque à plusieurs reprises Angélique Marguerite Le Bourcier du Coudray qui était une sage femme du XVIIIe siècle qui a fait de nombreux enquêtes sur les erreurs commises par les sages-femmes à son époque en France.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Pour certains sujets, l'auteur oublie de citer précisément les dates.

2°) L'ouvrage manque d'un index pour retrouver les pages dans lesquelles les personnages sont cités.

lundi 26 juillet 2021

n°1273 : Kaamelott

  

Kaamelott - (n°18 729)

Le 26 juillet 2021, je suis allé voir le film Kaamelott.

Ce que j'ai aimé :

1°) On retrouve avec plaisir (mais un peu laborieusement au début) les personnages de la série.

2°) Il y a quelques réparties ou situations qui rappellent l'humour de la série.

3°) Il est amusant de retrouver Sting dans un film.

4°) Je suis toujours aussi fan de la reine Guenièvre.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Il y a des moments très lourds.

2°) L'évocation de la jeunesse d'Arthur du temps de sa formation chez les légionnaires romains est vraiment lourdingue. C'est peut-être fait exprès mais c'est pesant.

3°) Je ne suis pas un anti Christian Clavier mais dans ce film on a l'impression qu'il nous refait les visiteurs.

dimanche 25 juillet 2021

n°1272 : Meurtre au champagne de Agatha Christie

  

Meurtre au champagne de Agatha Christie ++ (n°18 627)

Le 6 juillet 2021, j'ai fini de lire le livre de Agatha Christie, Meurtre au champagne, Edition Livre de Poche policier, 1978, 1ère édition, Edition des Champs Elysées, 1947, Traduction Michel Le Houbie, Edition originale, Sparkling Cyanide, 1945.

Ce que j'ai aimé :

1°) Ce policier d'Agatha Christie nous plonge dans la bonne société londonienne avec ses problèmes d'héritage et de cousins en mal d'argent.

Ce que je n'ai pas aimé :

1°) Cette enquête n'a rien de très original. En gros, celui qui est coupable est celui qui a le plus besoin d'argent....

2°) Cela manque d'un enquêteur avec une personnalité à la Hercule Poirot. Cela rend le récit assez fade.

3°) Le titre en français est NUL. "Cyanure pétillant" aurait été beaucoup mieux ! 


mardi 13 juillet 2021

n°1271 : Présidents

 

Présidents ++I (n°18 616)

Le 13 juillet 2021, je suis allé voir le film Présidents.

Ce que j'ai aimé :

1°) Il y a un excellent jeu d'acteurs tant pour la manière d'incarner François Hollande que Nicolas Sarkozy.

2°) Le film donne envie d'aller faire un tour dans la France profonde.

3°) J'ai bien aimé la reprise de Francis Cabrel "Je l'aime à mourir".

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Cela reste un film dont on se lasse assez du jeu d'imitation. Il reste très bon pendant tout le film mais on n'en sort pas. 

2°) Ce film a certes la forme d'un conte mais je trouve la fin un peu délirante.

lundi 12 juillet 2021

n°1270 : Un espion ordinaire (The Courier)

Un espion ordinaire +++ (n°14 615)

Le 12 juillet 2021, je suis allé voir le film The Courier (un espion ordinaire).

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est un excellent film sur la Guerre froide : la tension à son paroxysme sous Khrouchtchev au tout début des années 1960 mais aussi la coopération américano-britannique.

2°) Le film est excellent pour évoquer la crise de Cuba et il montre comment cette histoire qui est en grande partie vraie a joué un rôle important pour éviter une guerre généralisée en 1962.

3°) L'amitié entre l'espion russe Oleg Penkovsky et  Greville Wynne.

4°) L'acteur qui joue Greville Wynne est vraiment très bien : Benedict Cumberbacht

5°) J'ai beaucoup aimé la bande son.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Le film es un peu manichéen. Il y a les gentils occidentaux d'un côté et les méchants soviétiques de l'autre.

2°) Je trouve que ce film réserve assez peu de suprises.

samedi 10 juillet 2021

n° 1269 : La Pierre angulaire de Zoé Oldenbourg

 

La Pierre Angulaire de Zoé Oldenbourg ++ (n° 18613)

Le 18 juin 2021, j'ai fini de lire le livre de Zoé Oldenbourg, La Pierre Angulaire, Livre de Poche, 1964, 1ère édition Gallimard, 1953.

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est un roman historique qui se passe au Moyen Âge, pendant les croisades albigeoises, donc au XIIIe siècle et avant la chute de Saint-Jean-d'Acre en 1295.

2°) L'ouvrage montre les côtés obscurs de la vie à cette époque : les massacres commis contre les Albigeois, les pèlerins  chrétiens retenus esclaves dans le monde musulman.

3°) Il y a des passages intéressants sur l'amour courtois avec le personnage de Haguenier.

4°) J'ai apprécié aussi la façon dont est décrit la commande faite par le seigneur Herbert pour son tombeau.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Il y a des longueurs. Certains chapitres traînent en longueur. 

2°) Il y a dans ce roman un goût pour les histoires salaces et glauques qui finit par devenir un peu pénible à force.

mardi 22 juin 2021

n°1268 : The Father

The Father +++ (n°18 595)

Le mardi 22 juin 2021, je suis allé voir le film "The Father".

Ce que j'ai aimé :

1°) Anthony Hopkins est impressionnant dans ce rôle d'un vieil homme atteint de la maladie d'Alzheimer.

2°) Dans ce film on ne sais jamais où on en est, ce qui est, ce qui relève de la réalité, du passé, du présent. On ressent à la fois l'angoisse du vieil homme mais aussi de sa fille.

3°) La bande son est superbe avec notamment en ouverture The Cold Song du King Arthur de Purcell.

4°) Le film est dans un très bel anglais britannique. 

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Ce film est profondément déprimant mais il donne envie de profiter du temps préssent.

samedi 19 juin 2021

n°1267 : Histoire de Vichy (tome 1) de Robert Aron

 

Histoire de Vichy +++ (n° 18 592)

Le 21 avril 2021, j'ai fini de lire le livre de Robert ARON, Histoire de Vichy , tome 1, Livre de Poche 1966, Edition originale Fayard, 1954

Ce que j'ai aimé :

1°) J'ai trouvé intéressant de lire cet ouvrage qui concerne la mise en place et la 1ère année du régime de Vichy en 1940/1941 écrit à peine 10 ans après la chute de ce régime en 1954. L'auteur malgré la proximité de la période qu'il décrit montre une impressionnante capacité à prendre du recul.

2°) L'ouvrage montre très bien l'habileté politique de Pierre Laval qui en juin/juillet 1940 a manoeuvré de manière très subtile (maniant la séduction et la force) pour conduire les hommes politiques de la IIIe République, y compris des personnages d'une certaine envergure comme Pierre-Etienne Flandrin de renoncer à toute volonté d'empêcher le naufrage de la République.

3°) J'ignorais complètement comment Pétain (lui même ex ambassadeur de France à Madrid) avait torpillé une éventuelle alliance Franco/Hitler pendant l'automne 1940 en prévenant le dictateur espagnol des intentions du Führer.

4°) Cet ouvrage ne m'a pas rendu Pétain sympathique mais j'avoue avoir apprécié ce passage où il dictait ses directives à un de ses officiers d'ordonnance en 1935 : "Je me hâte de vous dire que, n'écrivant que rarement moi-même, je suis très difficile et même maniaque devant les textes qu'on me soumet. Voici ce que je veux : une idée centrale qui soutient le texte de bout en bout. Des paragraphes peu nombreux, proportionnés à leur importance. Pour les phrases, le sujet, le verbe, le complément, c'est encore la façon la plus sure d'exprimer ce que l'on veut dire. Pas d'adjectifs, l'adjectif, c'est ridicule, c'est comme ces ceintures de soie que portent les officiers dans les armées d'opérette. Encore moins de superlatifs. Rarement des adverbes et toujours exacts. Et surtout pas de chevilles au début des phrases. Elles cachent l'intelligence de la pensée. Si la pensée est en ordre, ces phrases s'emboitent d'elle-mêmes. Le point virgule est un bâtard."

5°) On se rend compte à quel point l'arrestation de Laval en décembre 1940 a été contre-productive puisqu'elle a conduit les dirigeants de Vichy à accepter une Collaboration encore plus étroite avec l'Allemagne nazie. 

6°) L'ouvrage insiste beaucoup sur une question que je ne m'étais jamais posée. La façon dont Vichy a sorti la France du chaos total dans lequel elle se trouvait en juin 1940 en remettant en ordre les administrations et les systèmes d'approvisionnement de la population (même si cela a en fait grandement simplifié la tâche à l'Occupant allemand qui aurait eu 

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Le livre ne montre certainement pas assez l'antisémitisme du Maréchal Pétain comme on a pu s'en rendre compte quand dans les archives, il a été découvert les mentions qui renforçaient les dispositions prises contre les Juifs en Octobre 1940. Cependant l'auteur du livre ayant lui-même été envoyé en camp car il était juif et ayant réussi à quitter la France, on ne peut l'accuser de sous-estimer le problème.

2°) Cet ouvrage a beaucoup contribué à l'idée selon laquelle De Gaulle aurait été le glaive et Pétain le bouclier.

 



dimanche 13 juin 2021

n°1266 : Le Musée du Domaine royal de Marly

 

Le Musée du Domaine Royal de Marly ++I

Le 13 juin 2021, je suis allé visiter le Musée du Domaine Royal de Marly.

Ce que j'ai aimé :

1°) Je connais très bien Marly. J'avais visité à plusieurs reprises le "Musée Promenade de Marly-Louveciennes", or de dernier était fermé depuis 2016. Il était auparavant géré par les villes de Marly-le-Roi et Louveciennes. Or le nouveau "Musée du Domaine Royal de Marly" est géré par le Château de Versailles. Il a été complètement rénové et agrandi avec notamment un sous-sol qui n'éxistait pas.

2°) Le musée présente désormais des peintures qui étaient conservées au Louvre ou à Versailles et qui avant la Révolution française décoraient le château de Marly et ses dépendances.

3°) On peut toujours y voir les maquettes et les plans qui permettent de se rendre compte de l'étendue et de l'originalité de cette résidence où Louis XIV pouvait se retirer avec ses proches à l'écart de la cour de Versailles.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Le billet de 7€ est un peu cher pour voir finalement très peu de salles et beaucoup de peintures qui sont des copies. Un prix de 5€ avec la possibilité de faire un don pour poursuivre la rénovation du Domaine de Marly serait peut-être plus approprié. On ne peut cependant que se réjouir du fait que Marly continue à essayer de faire revivre sa gloire passée.



Maquette du pavillon central

Le monogramme de Marly sur la vaisselle du château.



vendredi 11 juin 2021

n°1265 : Le discours

 

Le Discours +++ (n°18 584)

Le vendredi 11 juin 2021, je suis allé voir le film "Le Discours"

Ce que j'ai aimé :

1°) Cela faisait très très très longtemps que je n'étais pas allé au cinéma. Presque 2 ans !

2°) Je suis allé voir ce film car j'ai mené un projet sur le thème des discours qui ont marqué l'Histoire avec mes élèves et je me demandais si je pourrais raccorder ce film à mon projet mais tel n'a pas été le cas... cependant du coup le thème du film a été une belle découverte.

3°) Le film montre très bien les affres de la vie de famille... "Famille je vous hais/aime".

4°) L'acteur principal, Benjamin Lavernhe, est un pur produit de la comédie française. C'est un excellent acteur qui est parfait dans ce rôle. Idem pour la soeur Sophie incarnée par Sophia Piaton.

5°) Il y a certaines scènes dans lesquels on ne peut manquer de se reconnaître : par exemple la scène de la chenille.

6°) La fin est très bien vue...  

7°) Une autre découverte, aussi, Sara Giraudeau, la fille d'Annie Duperey et Bernard Giraudeau, qui apporte une certaine fraicheur à ce film.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Le film est un peu un huis clos. Les quelques scènes en extérieur font beaucoup de bien car la scène du repas est un peu étouffante (mais c'est un peu volontaire).

mardi 5 janvier 2021

n°1264 : Archives du Nord de Marguerite Yourcenar

 

Archives du Nord de Marguerite Yourcenar +++ (n°18 428)

Le 4 janvier 2021, j'ai fini de lire le livre de Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977.

Ce que j'ai aimé :

1°) L'approche de Marguerite Yourcenar est intéressante. Elle s'est replongée dans la généalogie familiale et les archives pour écrire ce livre.

2°) Certains témoignages sont vraiment intéressants. Je pense notamment au récit de son grand-père qui a été dans sa jeunesse un des passagers rescapés de l'accident du train entre Versailles et Paris en 1842.

3°) Les dernières pages sont particulièrement intéressantes : dès 1977, Marguerite Yourcenar fait un bilan très sombre "La pullulation de l'humanité dévalorisera l'homme", "Une fausse abondance dissimulant la croissante érosion des ressources", "Des centaines d'espèces animales qui avaient réussi à survivre, depuis la jeunesse du monde, seront en quelques années anéanties pour des motifs de lucre et de brutalité".

Ce que j'ai moins aimé :

1°) On a trop de mal à ce qui relève des informations trouvées dans les archives et ce qui relève de la fiction ou de la reconstitution fantasmée du passé. Cela rend parfois la lecture de l'ouvrage un peu frustrante.

2°) Marguerite Yourcenar décrit dans certains passages des portraits mais il est dommage qu'on ne puisse en voir aucun dans le livre.

dimanche 3 janvier 2021

n°1263 : En cheminant avec Hérodote

 


En cheminant avec Hérodote de Jacques Lacarrière ++I (n°18 426)

Le 27 décembre 2020, j'ai fini de lire le livre de Jacques Lacrrière, En cheminant avec Hérodote, Collection Pluriel, 1ère édition Seghers, 1981

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est un ouvrage d'un passionné, Jacques Lacrrière qui propose dans ce livre une relecture des Enquêtes de Hérodote en faisant des commentaires liés à ses propres investigations sur place. Cela permet de savoir ce qu'il reste (enfin ce qu'il restait dans les années 1970) sur place.

2°) Les passages sur l'Empire perse sont très intéressants. Il monte un Hérodote qui n'a pas de préjugé anti-perse et qui se contente de décrire ce qu'il voit ou ce qu'on lui rapporte.

3°) J'ai complètement découvert l'univers des Scythes, les peuples au nord du Danube auxquels je ne m'étais jamais intéressé. 

4°) Lacarrière consacre toute la fin du livre à des récits d'autres voyageurs de l'Antiquité : Perses, Phéniciens, Madédoniens, On se rend compte par exemple que le tour de l'Afrique par le Cap avait été effectué bien avant Vasco de Gama.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Concernant l'Egypte, les commentaires de Jacques Lacarrière sont beaucoup moins précis, or à props de l'Egypte, Hérodote est parfois très très approximatif. 

2°) Quand Lacarrière se lance en fin d'ouvrage dans le commentaire d'autres récits de voyages que ceux de Hérodote, on reste un peu sur sa faim car du coup on a l'impression qu'il se contente de survoler des textes sans prendre le temps de les commenter.