Le cadavre du Palais Royal - (n°19 484)
Ce que je n'ai pas aimé :
1°) J''avoue que j'attendais énormément de ce livre. Je fais partie des nombreux lecteurs des aventures de Nicolas Le Floch écrites par Jean-François Parot (décédé en mai 2018). J'ai écrit de nombreux articles sur ce blog à ce sujet. Je trouvais d'ailleurs que dans les dernières aventures qu'il avait écrites, il avait du mal à se renouveler et tombait toujours dans les les mêmes intrigues. Pour le coup, Laurent Joffrin a réussi à retomber dans ce travers qui fait qu'on n'est jamais surpris par le récit. Cela le rend ennuyeux.
2°) Ce qui était plaisant c'était la langue de Jean-François Parot. Or la lourdeur du style de Laurent Joffrin n'est pas à la hauteur.
3°) Jean-François Parot ne commettait dans ces ouvrages jamais d'erreurs, ni d'approximations. Là dans ce roman, Laurent Joffrin fait plusieurs erreurs assez grossières. La pire apparaît à la page 65 "Dreux-Brézé qui avait essuyé EN MAI la réplique cinglante de Mirabeau quand il avait intimé aux députés de se séparer". On est presque au niveau classe de 4e sur la Révolution française quand on place la fameuse tirade de Mirabeau "Allez dire au roi que nous sommes ici par la volonté du peuple et que nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes" en mai 1789; alors qu'il s'agit de la séance du 23 juin 1789. Une des dates clés de l'histoire de la Révolution.
4°) Jean-François Parot avait aussi un maîtrise totale de la géographie de Paris dans la 2e moitié du XVIIIe siècle. Ce n'est pas le cas de Laurent Joffrin. Par exemple, il explique que le Palais Royal est situé en face du Louvre (page 44 "l'ancien Palais-Cardinal, devenu Palais-Royal, par le don de Richelieu à Louis XIII,qui faisait face au Louvre sur la rue Saint-Honoré" [sic!!!]) . Or, en 1789, le Louvre était très loin du Palais Royal. L'extension du Louvre n'a été décidée que sous Napoléon III et à cette époque le Palais royal était donc assez éloigné du Louvre. Si certains ne me croient pas voici un extrait du plan Verniquet de 1790.
5°) A la fin de l'ouvrage, l'auteur décrit le retour du roi Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette presque comme une joyeuse promenade. Page 298, on est presque dans une ambiance de fête. C'est oublier à quel point, ce retour a été une nouvelle démonstration de haine avec des têtes montrées au bout des piques y compris pendant le retour et plusieurs arrêts lors desquels les souverains ont été conspués.
6°) Même le titre ne fait pas dans l'originalité "Le Cadavre du Palais Royal". Le mot "cadavre" avait déjà été utilisé dans le titre d'une des aventures écrites par Parot (voir mon article du 1er juin 2009 à propos du Cadavre Anglais). J'ai vu que le volume suivant écrit par Laurent Joffrin s'appelait 'L'énigme du Code Noir", on retrouve ici une allusion à l’Énigme des Blancs Manteaux, le 1er volume écrit par Parot. Pourquoi reprendre systématiquement dans les titres des termes qui ont déjà été utilisés par Parot ? Moi, je trouve cela ridicule.
Ce que j'ai aimé:
1°) Cet ouvrage m'a convaincu qu'il fallait définitivement que j'arrête de lire les aventures de Nicolas Le Floch. J'ai toujours adoré les romans historiques, en particulier policier, mais à condition qu'ils soient d'une extrême rigueur sur le fond. Ce n'est plus le cas. Mon volume préféré restera Le sang des farines paru en 2005 (voir mon article du 27 janvier 2007).
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