Un bloc notes créé en janvier 2006 à vocation d'abord personnelle. Si cela en intéresse d'autres tant mieux sinon... tant pis !

lundi 30 mars 2009

n° 536 : Les portes du Ciel

Les portes du Ciel ++ (N°14 128)
 
Vendredi 28 mars 2009, je suis allé visité l'exposition Les portes du Ciel au Louvre.

Ce que je n'ai pas aimé :

1°) Je suis professeur d'histoire géo et je connais un peu l'Egypte. Mis à part un amoncellement d'oeuvres venues un peu de tous les musées d'Europe, notamment du KHM de Vienne, mais surtout du ... Louvre, je ne vois ce qu'il y a de très nouveau !

2°) Les explications sont d'une platiture déconcertante. C'est descriptif mais peu captivant.

3°) Une bonne partie des oeuvres sont du Bas Empire, certaines même de l'époque romaine. Il y a quelques pièces du haut Empire mais ce mélange des périodes est très gênant.

4°) Il y a une évocation du règne d'Akhhénaton mais aucune pièce transcendante. Les plus belles oeuvres sont à Berlin et elles y sont restées...

Ce que j'ai aimé malgré tout :

1°) Il n'y avait pas trop de monde. Une exposition tranquille alors que je pensais que l'Egypte attirerait plus que ça.

lundi 23 mars 2009

n° 535 : La France semblable et différente

La France Semblable et différente +++I (N°14 121)

Le 23 mars 2009, j'ai fini de lire de livre d'Alfred Grosser, La France Semblable et différente, Editions Alvik, 2005.


Ce que j'ai aimé :

1°) J'ai retrouvé dans ce livre le plaisir que j'avais à assister aux Conférences hebdomadaires données chaque semaine par Alfred Grosser quand j'étais étudiant à Sc Po. Né en Allemagne en 1925, il est arrivé en France en 1933 pour fuir les persécutions nazies. Depuis, il est devenu un défenseur résolu de la tolérance et de l'amitié franco-allemande.

2°) Dans ce livre Alfred Grosser explique la France aux Allemands (c'est la version en français d'un livre d'abord paru en Allemand). On y apprend, nous Français, en fait beaucoup de choses sur la France...

3°) Grosser, qui en raison de son grand âge, n'a plus grand chose à craindre n'hésite pas à se lâcher. Il est lui-même plutôt de gauche mais il n'hésite à moquer le sectarisme d'une certaine Gauche.

4°) On en apprend beaucoup sur François Mitterrand : page 61 (à propos de l'abolition de la peine de mort en 1981) "Le président devait ne pas trop se souvenir de son attitude de ministre de la justice pendant la guerre d'Algérie : il avait confirmé les sentences de mort et recommandé au Président de la République de ne pas faire usage de son droit de grâce" puis page 89, François Mitterrand prenant la tête du PS a affirmé de façon très évangélistique "Celui qui n'accepte pas la rupture (...) avec la société capitaliste, celui-là, je vous le dis, ne peut pas être membre du parti socialiste". Page 166, François Mitterrand, secrétaire d'Etat à l'information a dit en 1949 : "La radiodiffusion française a quotidiennement à faire de la politique, une politique nationale des intérêts de la France (...)."

5°) Cet amusant jeu de mot à propos du Parti Communiste qui était en 1945 le "Premier parti de France"... d'après le Figaro, cela était vrai de son dirigeant, Maurice Thorez, qui avait fuit la France dès septembre 1939... (page 85).

6°) Page 102, il rappelle qu'alors que le PS détient 20 régions, une seule d'entre elle est dirigée par une femme... et après c'est le PS qui nous parle de parité !

7°) Cette anecdote amusante à propos de Gérard Philippe. "Après une représentation triomphale du Cid, une froufroutante journaliste de radio demanda à Gérard Philippe : "A quoi attribuez-vous l'extraordinaire jeunesse de la pièce ?" Il n'eut pas un instant d'hésitation : "Mais à Pierre Corneille, Madame !". Grosser a des mots très acerbes contre les metteurs en scène tels Mesguich (page 147) qui simplifient la mise en scène car ils considérent ne comprendrait pas.

8°) Cette impressionnante citation de Marie-Claude Vaillant-Couturier, résistante et députée communiste, a affirmé en 1950 à propos des camps en URSS : "Je sais qu'il n'existe pas de camps de concentration en Union Soviétique et je considère le système pénitentiaire soviétique comme indiscutablement le plus souhaitable dans le monde entier. Je crois que c'est le seul pays où les condamnés, que ce soient des condamnés de droit commun ou des condamnés politiques, touchent un salaire égal à ce qu'ils toucheraient à l'extérieur...". Les millions de victimes de l'archipel du goulag ont dû adorer ! (page 157).

9°) Je cite ce long extrait qui discrédite Alain Minc de manière qui devrait être irrémédiable : "Dans son Spinoza, un roman Juif, paru en 1999, Alain Minc avait plagié le livre d'un professeur de philosophie bordelais, auteur d'un Spinoza, le masque de la Sagesse. Le tribunal de Grande Instance de Paris a retenu quatorze "emprunts" et condamné le délinquant à 100 000 francs de dommages-intérêts. [...] Alain Minc a osé écrire à celio qu'il avait pillé : "Vous me permettez de penser qu'un militant spinoziste comme vous auraît dû se réjouir de voir l'amateur éclairé que je suis contribuer à davantage remettre Spinoza au coeur de l'actualité". (page 160)

10°) A la fin de son livre, Grosser demande aux Français, et surtout à leurs dirigeants, d'être moins arrogants à l'égard du reste du monde avec là encore de très belle citation mais j'arrête de citer le livre car je vais finir par être accusé de plagiat !

Ce que j'ai moins aimé :

1°) La couverture est affreuse. Alfred Grosser a l'air complètement gâteux ! Je suis certain que celui-ci ne veut rien faire pour "paraître" plus jeune qu'il ne l'est mais cette couverture n'est vraiment pas avenante.

2°) Parfois, dans certains passages Alfred Grosser délaye un peu trop.

vendredi 20 mars 2009

n° 534 : The Magician's Death

The Magician's Death
The Magician's Death +++I (N°14 118)

Le 18 mars 2009, j'ai fini de lire le livre de Paul Doherty, The Magician's Death, Headline, 2004.

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est avec un grand plaisir que j'ai relu en anglais cette aventure de Hugh Corbett que j'avais déjà lue en français il n'y a pas si longtemps que cela... je reste d'accord avec ce que j'avais écrit dans l'article du 14 juin 2006. Comme quoi en un peu plus de 2 ans et demi mes goûts n'ont pas trop varié malgré mon grand âge ! Voilà au moins une personne que cela va rassurer...

2°) En plus dans cette version anglaise, j'ai particulièrement apprécié la description de l'attaque du château de Corfe.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Même chose que ce que j'avais écrit en 2006 : le roman est un peu léger concernant l'oeuvre du franciscain Roger Bacon.

samedi 14 mars 2009

n° 533 : Madame Butterfly

Madame Butterfly ++ (N°14 113)

Le jeudi 26 février 2009, je suis allé à l'Opéra Bastille voir l'Opéra de Puccini, Madame Butterfly (1904).

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est un opéra intéressant pour montrer à quel point le Japon était considéré en 1904 comme un espace quasi colonial par les Occidentaux : un officier américain Pinkerton séduit une Japonaise avec laquelle il se marie mais il n'accorde pas une grande importance à ce mariage. C'est du Pierre Loti revisité.

2°) L'orchestre dirigé par Vello Pähn était parfait.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Pinkerton était incarné par un gras du bide (Carl Tanner si je ne me trompe). Je n'accroche vraiment pas avec ce genre de chanteur d'opéra. Cary Grant (photo ci-dessus) est beaucoup plus crédible en Pinkerton dont Mme Butterfly tombe éperdument éprise.

2°) Mme Butterfly, Cio-Cio San, était incarnée par Cheryl Barker. Dans le premier acte j'ai trouvé que son interprétation manquait vraiment de coffre.

3°) Comme trop souvent à Bastille, les décors étaient minimalistes. Une succession d'écrans colorés. Rien de très enthousiasmant.

4°) La réaction de ma collègue d'éducation musicale quand je lui ai dit que j'étas allé voir cet opéra... "Mais t'avais donc rien de mieux à aller voir à l'opéra". J'ai été obligé de la rassurer en lui précisant que j'avais plutôt une passion pour les opéras de Haëndel.

mercredi 4 mars 2009

n° 532 : Gran Torino

Gran Torino

Gran Torino +++I (N°14 102)

Le 4 mars 2009, je suis allé voir le film Gran Torino.


Ce que j'ai aimé :

1°) C'est encore un grand film de Clint Eastwood qui est un acteur que j'apprécie beaucoup. Encore une fois, il incarne un personnage bourru qui révèle une grande humanité et un grand courage. J'aime bien cette idée de prendre des personnages à contre-pied avec l'idée aussi que ce ne sont pas souvent les "bonnes âmes" pseudo vertueuse et donneuse de leçons qui sont les plus humaines.

2°) Le film montre une certaine Amérique des ghettos ethniques et de la violence latente qui y règne.

3°) On en apprend beaucoup sur une communauté asiatique mal connue les H'Mong.

4°) Le jeune voisin et sa soeur qui deviennent les protégés de Clint Eastwood sont plutôt attachants.

Ce que jai moins aimé :

1°) Le personnage de Clint Eastwood bascule un peu trop brutalement d'une attitude à l'autre. La ficelle est un peu grosse

dimanche 1 mars 2009

n° 531 : Histoire de l'Allemagne


Histoire de l'Allemagne de Joseph Rovan +++I (N°14 099).

Le 28 février 2009, j'ai fini de lire le livre de Joseph ROVAN, Histoire de l'Allemagne, Point Seuil  H254, 1ère édition 1994, réédition 1999 (la couverture de la version que j'avais montre le roi Wenceslas II).


Ce que j'ai aimé :

1°) Voilà un excellent livre pour faire un point sur l'histoire de l'Allemagne depuis les "origines" c'est-à-dire depuis les peuples germaniques qui bordaient l'Empire Romain pendant l'Antiquité. De plus l'ouvrage est fait par un des meilleurs spécialistes actuels de l'Allemagne.

2°) Plusieurs petites informations que j'ai retenues :

- page 18 "tiudesc" a donné teutsch, deutsch veut dire "populaire" "indigène". page 31 "Alamans (Alle-Mannen) signifie à peu près "tout le monde".

- page 18 : au XVIIIe siècle, le Saint-Empire-Romain-Germanique était composé de 1789 entités : un nombre facile à retenir...

- page 35, les tribus "Stämme" qui composaient la nation allemande était les Francs, les Saxons, les Thuringiens, les Souabes et les Bavarois.

- page 43 : Garibaldi est un nom lombard qui veut dire "audacieux avec la lance" !!

- page 87 : Heinrich (Henri) veut dire "celui qui est fort au foyer"

- page 90 : la bataille de Lechfield (955) est la grande victoire d'Othon Ier remporté sur les Hongrois.

- page 125 : Louvois a fait disperser les ossements de l'empereur Henri IV qui était enterrés dans la cathédrale de Spire.

- page 165 : la bataille de Tannenbourg (1242) marque une défaite des Teutoniques face aux Russes conduits par Alexandre Nevski.

- page 234 : a Ulm on trouve la plus grande église paroissiale du monde.

- page 311 : la ligue de Schmalkaden (1531) qui réunissait les Etats protestants porte le nom d'une petite ville de Thuringe.

- page 346 : les défenestrés de Prague (début de la guerre de 30 ans) s'en sont sortis à bon compte : ils sont tombés sur un tas de fumier.

- page 375 : le prince-archevêque de Mayence exerçait la fonction de chancelier du Saint-Empire.

- page 376 : suite au traités de Westphalie (1648), un Reichstag perpétuel (appelé en Français la "diète") s'est réuni à Ratisbonne de 1663 à 1806.

- page 445 : Andreas Hofer, le héros de la révolte du Tyrol contre Napoléon Ier a été fusillé à Mantoue en 1810.

- page 463 : Kleist a écrit un chant anti-français "Tuez-les tous, le tribunal de l'histoire ne vous demandera vos raisons".

- page 482 : A Warburg en 1817, les étudiants nationalistes qui fêtent les 400 ans de la Réforme luthérienne ont brûlé des livres... une répétition de l'autodafé de 1933.

- page 554 : le drapeau de la Prusse était noir et blanc.

3°) Page 151, l'auteur rend hommage au royaume de Sicile (que je connais bien) : "un des Etats les mieux gérés et les plus riches de la chrétienté".

4°) Rovan présente Luther comme un des pères du totalitarisme allemand : il a justifié la "méchanceté" d'Etat pour contenir la méchanceté individuelle (pages 286-288) : "une tendance à considérer comme bonne et légitime toute décision de l'Autorité".

5°) Le surnom des traités signés avec Louis XIV : 1678 Nimègue (Nimm-weg : enlèvement de la Franche Comté), 1697 Ryswick (Reiss-weg : arrachement de Strasbourg) et 1713 Utrecht (Unrecht : injuste puisque Strasbourg reste Français).

6°) D'après Rovan, le soulèvement populatire anti-napoléonien de 1813 est un mythe créé a posteriori (page 447).

7°) Une très bonne explication de ce qui fait la spécificité de la Shoah (page 669) : "Auschwitz est l'unique exemple d'un  Etat moderne et civilisé, planifiant la disparition d'une collectivité entière, historique, femmes et enfants compris et sans échappatoire possible".

8°) Le chapitre XX (pages 707 à 759) montre le foisonnement culturel allemand entre la fin du XVIIIe siècle et la prise de pouvoir par les nazis.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Joseph Rovan fait un énorme anachronisme : il parle de Roger II en 1130 comme "roi des Deux-Siciles"... un titre qui ne sera pas porté avant les Bourbons du XIXe siècle : l'Italie n'est pas semble-t-il la spécialité de M. Rovan.

2°) Rovan fait aller la guerre de Succession d'Espagne jusqu'en 1715 alors qu'elle s'arrête en 1714. Encore pire, l'auteur affirme a deux reprises qu'Hitler est devenu chancelier le 31 janvier 1933 (page 651) alors que la date qui est très connue est le 30 janvier 1933 !!

3°) L'auteur accuse Frédéric II d'avoir été un nihiliste qui a conduit au nazisme. Page 401 "Avec Frédéric II commence en effet quelque chose de nouveau, d'étrange, de redoutable qui ne cessera d'agir désormais dans l'histoire allemande : un volonté de puissance close sur elle-même, qui n'a pas besoin de prétextes religieux, idéologiques, juridiques..."

4°) L'auteur dénonce l'idée d'un Sonderweg (le chemin particulier pris par l'histoire allemande et qui a conduit au nazisme) et malgré cela c'est un des fils conducteurs d'une grande partie de ce livre (page 759).

5°) Il y a quelques longueurs sur l'Allemagne depuis 1945 : de la page 761 à la page 915 cela fait près de 150 pages !