Un bloc notes créé en janvier 2006 à vocation d'abord personnelle. Si cela en intéresse d'autres tant mieux sinon... tant pis !

vendredi 27 février 2015

n°977 : La possibilité du cosmopolitisme

La possibilité du cosmopolitisme +++ (n° 16 288)

Le 26 février 2015, j'ai fini de lire le livre de Constantin LANGUILLE, La possibilité du Cosmopolitisme, Le Débat, Gallimard, 2015

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est un livre incroyablement documenté à propos du débat sur le port du voile intégral en 2010 avec les questions posées par ce texte à propos de la laïcité et de la place de l'Islam en France aujourd'hui.

2°) L'auteur manie merveilleusement les jurisprudences et les philosophies relatives aux Droits de l'Homme et aux Libertés.

3°) L'ouvrage finit par une question sur ce qui peut être toléré -ou pas- à propos du débat sur le mariage pour tous et les remarques homophobes. C'est aussi très intéressant. 

4°) L'ouvrage évoque une tradition républicaine de restriction du champs des libertés avec par exemple des textes qui ont cherché à interdire tout habit religieux. 

Ce que j'ai moins aimé :

1°) J'avoue parfois avoir eu du mal à suivre l'auteur qui est d'une très grande érudition et qui manie des concepts juridiques que je connais mal.


lundi 23 février 2015

n° 976 : Exposition 18e, aux sources du design

Exposition, "18e , aux sources du Design" ++++ (n°16 284)

Le 22 février 2015, je suis allé voir l'exposition "18e, aux Sources du Design" au château de Versailles

Ce que j'ai aimé :

1°) Le mobilier présenté était tout simplement époustouflant par sa variété et sa créativité tant sur le plan artistique que technique.

2°) L'exposition était très pédagogique pour comprendre à la fois en quoi l'idée du Design a germé au XVIIIe siècle avec une recherche de l'adéquation entre les matières, les formes et l'utilisation des meubles.

3°) Des oeuvres emblématiques de cette époque était présentée, notamment le sublime bureau réalité par Jean-François Oeben pour Louis XV (on pouvait admirer ce bureau de près).

4°) La présentation du mobilier en elle-même était à la fois sobre et très adaptée aux oeuvres présentées.

5°) Une partie importante du mobilier présentée venait de collections particulières ou de musées situés fort loin (notamment aux Etats-Unis). Je pense qu'il ne sera pas possible  de revoir une telle exposition avant fort longtemps.

6°) Je suis parfois un peu sévère avec les créateurs contemporains quand on leur laisse gérer une exposition ou une partie d'un musée mais en ce qui concerne celle-ci, elle a été formidablement mise en musique par l'architecte Jean Nouvelle.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Quel dommage qu'il n'ait pas été possible de prendre de photos même sans flash car cela m'aurait permis de fixer un peu mieux les styles propres à tels ou tels ébénistes. 

Maheureusement, cette exposition a fermé ses portes hier soir. Je suis triste pour ceux qui n'ont pas eu la chance de la voir !

samedi 21 février 2015

n° 975 : La santé de Louis XIV

La santé de Louis XIV ++I (n°16 272)

Le 20 février 2015, j'ai fini de lire le livre de Stanis PEREZ, La santé de Louis XIV, Champ Vallon 2007, Perrin collection Tempus 2010.

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est un ouvrage très documenté concernant la santé de Louis XIV dont on découvre qu'il a en fait été très souvent malade avec non seulement les célèbres maladies de 1658 et la fistule de 1686 mais de nombreuses indispositions liées notamment à la migraine et à la goutte.

2°) L'ouvrage fait bien comprendre combien, avec l'exercice du pouvoir personnel par le Roi-Soleil, la question de la santé du roi était devenu une question à caractère politique.

3°) L'ouvrage montre aussi comment la santé du roi était devenu un objet de propagande de la personne royal.

4°) L'étude des médecins du roi et de leur rôle auprès du roi est très intéressante.

5°) Cet ouvrage permet aussi d'effleurer la question des repas du roi et de la diététique de table de l'époque.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) L'étude ne se demande à aucun moment quel serait le regard de la médecine d'aujourd'hui sur les diagnostics et les traitements. Cela manque cruellement à cet ouvrage.

2°) L'ouvrage aurait pu être enrichi de quelques illustrations pour le rendre moins indigeste.


vendredi 20 février 2015

n° 974 : Le musée Nissim de Camondo

Musée Nissim de Camondo +++ (n° 16 280)

Le 19février 2015, je suis allé visiter le musée Nissim de Camondo situé dans le 8e arrondissement, près du parc Monceau

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est un musée que je ne connaissais pas. Il est consacré à l'art français du XVIIIe siècle. L'Hôtel particulier et la collection sont l'oeuvre de Nissim de Camondo. L'Hôtel a été construit en 1912. Le collectionneur a donné le lieu et les collections au musée des Arts décoratifs à sa mort en 1935.

2°) Le bâtiment a une certaine majesté, surtout avec la vue sur le parc Monceau.

3°) La collection de mobilier du XVIIIe siècle est très riche.

4°) Les pièces pour les domestiques sont très intéressante à voir. Elle donne un peu de vie à ce lieu qui est un peu désincarné.

5°) La salle à manger est superbe.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) J'ai eu du mal à comprendre le parti pris par l'architecte qui ne respecte pas du tout les principes de l'architecture du XVIIIe siècle. Cela donne à l'ensemble un aspect un peu confus qui ressemble à un amoncellement d'objets.

2°) Je n'ai cessé pendant cette visite au destin tragique du propriétaire de cette famille. Un divorce à peine après quelques années de mariage. Un fils pilote de guerre mort en 1917. Les descendants de sa dernière fille tous morts en déportation entre 1943 et 1945. Cela ne donne pas le moral...

3°) La collection de peinture n'est pas à la hauteur.

photo 2 : 

Photo 3 : l'escalier principal

Photo 4 :

Photo 4 : 


Photo 5: 


Photo 6 :

 Photo 7 :

Photo 8 : le bureau du 2e étage (dans l'ancienne chambre de la fille)

Photo 9 : La salle de bain principale

 Photo 10 : cuisine du personnel (12 domestiques)

Photo 11 : le point d'arrivée des commandes

jeudi 19 février 2015

n° 973 : "La Maison d'Auguste Comte"

La maison d'Auguste Comte +++I (n° 16 280)

Le 18 février 2015, j'ai visité "la maison d'Auguste Comte" située dans le 6e arrondissement, rue Monsieur-le-Prince.

Ce que j'ai aimé :

1°) Cette maison -qui en fait est un grand appartement situé au 2e étage- permet de découvrir un intérieur bourgeois du XIXe siècle avec des meubles dans le style de la 1ère moitié de ce siècle (style Restauration et Monarchie de Juillet).

2°) Je n'avais jamais vu de cuisine parisienne restée dans l'état du XIXe siècle.

3°) Ce petit musée possède de nombreux objets du penseur de la pensée positiviste qui a habité cet endroit. J'ai particulièrement apprécié un billet pour une pièce de théâtre annulée "pour cause de révolution". La représentation était prévue le 24 février 1848, jour de l'abdication de Louis-Philippe.

4°) Le musée permet de mieux connaître la pensée positiviste qui essayait de donner à l'Humanité une nouvelle religion fondée non plus sur la respect pour un Dieu issu d'une religion révéler mais sur un respect et une mise en valeur de l'Humanité elle-même. En ces temps d'obscurantisme et de fanatisme, il faudrait remettre le positivisme davantage sur le devant de la scène.

5°) Cette maison ne se dévoile pas facilement. Elle n'est ouverte aux visites que le mercredi de 14h à 17h mais l'accueil sur place est très agréable.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Je n'ai pas mis la note maximale car bien sûr il ne s'agit que d'un appartement et donc il ne faut pas non plus s'attendre à découvrir une merveille.

2°) Certains immeubles situés autour de cet appartement sont dans un triste état. Il faudrait vraiment rénover une partie de l'habitat pourtant dans les quartiers les plus huppés de Paris.

 Une des pièces de l'appartement 

 Billet de théâtre du 24 février 1848 "annulé pour cause de révolution".

Affiche pour la "Fête de l'Humanité". La vraie !

dimanche 15 février 2015

n° 972 : Hercule au TCE

Hercule de Haëndel au TCE ++++ (n° 16276)

Le 14 février 2015, je suis allé entendre Hercule de Haëndel au Théâtre des Champs Elysées

Ce que j'ai adoré :

1°) L'ensemble des chanteurs, de l'orchestre (dirigé par Harry Bicket), et le choeur (the English concert) étaiet parfait. Une interprétation remarquable de cet opéra donné en oratorio.

2°) J'ai beaucoup apprécié la Soprano Elizabeth Watts qui interprérait Iole et le contre-ténor Ruppert Enticknap qui interprétait Lichas.

3°) Le livret qui relate la mort d'Hercule comporte une intrigue qui n'est pas du tout désagréable.

4°) Cet opéra propose plusieurs passages qui donne au chœur une très belle place, comme Haëndel savait si bien le faire (notamment à la fin de l'Acte I).

5°) Le chant final interprété par le choeur est un très bel hymne à la Liberté.

6°)  En ce jour de la Saint-Valentin, il était intéressant de suivre cette oeuvre qui dénonce un des travers de l'amour : la Jalousie.

7°) Musicalement, je trouve vraiment que Haëndel atteint les sommets de sa virtuosité dans les années 1740 (le Hercule a été composé en 1745, soit à peine 3 ans après le Messie).

8°) Je continue à préférer les œuvres écrites par Haëndel en anglais. Tel est le cas de Hercule. Je les trouve beaucoup plus fluide et donc moins pesante.

Quelques petites remarques négatives :

1°) Il est dommage que le fils d'Hercule ait été interprété par un ténor (James Gilchrist) qui était plus âgé que celui qui interprétait Hercule (Matthew Rose). C'est un peu déroutant.

2°) J'ai été moins enthousiaste que le reste du public concernant l'interprétation du rôle de la femme d'Hercule, Djanira, par la mezzo-soprano Alice Coote.

3°) Ruppert Enticknap a une merveilleuse fluidité même dans les aigus. Il doit cependant veiller à donner un peu plus de puissance à sa voix pour ne pas être couvert par l'orchestre.

4°) La spectatrice située derrière mon siège qui avait des chaussures en cuir qui devaient la gêner et qui pendant une grande partie de l'Acte III n'a cessé de faire du bruit en gigotant sans cesse pour se soulager... jusqu'au moment où elle a fini par ôter ses souliers...

mercredi 4 février 2015

n° 971 : Imitation game

Imitation game +++ (n° 16 265)

Le mercredi 4 février 2015, je suis allé voir le film The imitation game.

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est un film très intéressant pour comprendre l'importance des services de renseignements pendant la 2e Guerre mondiale.

2°) La personnalité d'Alan Turing est intéressante. Un génie avec des problèmes de socialisation.

3°) Les acteurs parlent un excellent anglais britannique (on retrouve une partie du casting de Downtown Abbey).

4°) Le film permet aussi d'évoquer la lutte anti-homosexuelle qui a sévi en Grande-Bretagne jusque très tard dans le XXe siècle.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Le scénario met en oeuvre une série de flash back un peu complexe.


lundi 2 février 2015

n° 970 : The Coming of the Third Reich

The coming of the Third Reich ++++ (n°16 263)

Le 29 janvier 2015, j'ai fini de lire le livre de Richard J. Evans, The Coming of the Third Reich, Penguin Book 2004, 1ère édition Allen Lane 2003.

Ce que j'ai aimé : 

1°) Ce livre est une vraie somme concernant la façon dont le parti nazi a réussi à s'imposer au pouvoir en étudiant l'Allemagne de la fin du XIXe siècle jusqu'aux premiers mois de la prise de pouvoir.

2°) Le livre est d'une précision remarquable concernant la façon dont différents verrous qui auraient dus protéger contre l'arrivée au pouvoir ont sauté les uns après les autres. La faiblesse des uns, l'indifférence des autres,...

3°) Il est intéressant de voir comment assez rapidement dès les premiers mois de leur prise de pouvoir, les Nazis s'en sont aussi pris au Zentrum mais aussi aux partis nationalistes qui avaient laissé l'extrême droit prendre le pouvoir.

4°) On est parfois littéralement pris de nausée quant on voit comment dans un pays aussi cultivé et développé que l'Allemagne, les plus viles instincts ont pu l'emporter sur la Culture et la Pensée.

5°) L'ouvrage continent un grand nombre de cartes et de résultats électoraux des années 1920 et du début des années 1930. 

Ce que j'ai un peu moins aimé :

1°) Ce livre n'est pas une partie de plaisir à lire tant on est écoeuré par cette victoire qui semble inéluctable des forces du Mal. 

Un livre à lire en complément de la biographie de Hitler par Ian Kershaw (voir mon article du 20 novembre 2011).

dimanche 1 février 2015

n° 969 : Guillaume Tell


Guillaume Tell de Rossini au TCE ++++ (n° 16 262)

Hier soir, je suis allé entendre Guillaume Tell de Rossini au théâtre des Champs Elysées (L'Opéra était donné en oratorio)

Ce que j'ai aimé :

1°) Le Guillaume Tell de Rossini est une oeuvre emblématique de la vague romantique du début du XIXe siècle. Tant dans le fond (avec par exemple la fameuse Ouverture) que dans la forme (l'exaltation de l'amour, du sentiment national et de la Liberté), c'est un opéra caractéristique de cette époque.

2°) Une artiste surpasse tous les autres et mérite à elle seule de rendre cette soirée, un moment merveilleux, la soprano Annick Massis, qui interprète Mathilde, notamment dans l'Acte II

3°) L'orchestre philarmonique de Monte Carlo dirigé par  Gianluigi Gelmetti est d'excellente qualité.

4°) Outre Annick Massis, tous les rôles étaient interprétés par des chanteurs de très grand talent. (avec des mentions spéciales pour Patrick Bolleire (basse qui interprète Melchtal), Nicolas Courjal (basse qui interprète Gessner), Alain Gabriel (ténor qui interprète Rodolphe le chef des Archers).

5°) Historiquement, cette oeuvre est intéressante car elle a été présentée à l'Opéra de Paris en 1829. De nombreux passages sont des hymnes à la Liberté (notamment la scène finale avec les choeurs) qui n'ont pas dû être du goût de Charles X... 

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Je ne suis pas sûr que la salle du TCE était idéalement disposée pour cet oratorio. Les choeurs placés tout au fond de la scène ont parfois du mal à se positionner par rapport à l'orchestre (notamment quand les voix féminines interviennent).

2°) C'est une remarque un peu prosaïque mais il faudrait que certains chanteurs fassent un petit effort de régime. Par exemple, même si c'est un oratorio, le manque de "sveltesse" de Guillaume Tell n'est pas très crédible.

3°) Arnold était interprété par un ténor d'excellente qualité, Celso Albelo, mais il a un énorme accent en français. Cela rend certains passages peu agréable à entendre.

4°) L'Histoire traîne parfois un peu en longueur (le spectacle a commencé à 19h30 et s'est achevé à 23h30). Cette œuvre mérite d'être donné en opéra avec des décors et des costumes pour être plus "digeste".

Une soirée cependant sublime malgré ces quelques remarques négatives.