Un bloc notes créé en janvier 2006 à vocation d'abord personnelle. Si cela en intéresse d'autres tant mieux sinon... tant pis !

mardi 21 octobre 2025

n°1438 : Coeur

 

Coeur +++ (n° 20 166)

Le 20 octobre 2025, j'ai fini de lire le livre Thibault de Montaigu, Coeur, Collection j'ai lu, 2025, édition originale Albin Michel, 2024.

Ce que j'ai aimé :

1°) Ce livre nous replonge dans une histoire familiale. La découverte de ce qui a été oublié, volontairement ou pas, dans la vie des ancêtres.

2°) Le narrateur, Thibault de Montaigu, qui est l'auteur, est très attachant car il n'hésite pas à montrer ses faiblesses, avec une mise en perspective de la figure du père. Il y a une très belle affection envers le père dans ce livre.

3°) Ce qui m'a le plus intéressé, bien sûr, c'est de replonger dans la Première guerre mondiale avec le travail sur les archives qui contredisent, en partie, le récit familial.

4°) L'auteur ne cesse d'évoquer une charge de cavalerie en août 1914. Or, cela m'a rappelé un soldat nogentais sur lequel un de mes élèves a travaillé qui s'appelait Marie de Angeli. Il est mort le 22 août 1914, à Fontaine-l'évêque en Belgique. Il était brigadier au 29e régiment de dragon et sur sa fiche des morts pour la France, il est mentionné "mort en ayant entraîné bravement ses cavaliers à l'attaque d'un détachement ennemi". Cela m'a particulièrement intéressé à ce qui est écrit à propos de Louis de Montaigu , mort dans des circonstances semblables (mais par contre cela contredit le récit qui affirme qu'il n'y avait plus de charges de cavalerie depuis la guerre de 1870).

5°) Le livre nous plonge dans le monde de l'aristocratie déclinante qui voit partir ses domaines, ses personnels et son train de vie. Cela me rappelle une ambiance dans laquelle je suis baigné depuis quelques années...

6°) Je n'ai pas non plus été insensible aux descriptions de la vie de garnison à Saumur. Cela rappelle que même les cavaliers avaient une vie agitée...  

7°) J'ai été aussi très intéressé par l'ancêtre ruiné par la campagne de Napoléon en Espagne avec l'effondrement du prix des laines importées (puisqu'elles avaient été confisquées par l'empereur). Cela m'a rappelé le mystère qui pèse dans ma propre généalogie avec un ancêtre direct mort en 1812 au moment où les paysans se révoltaient contre les réquisitions liées à la campagne de Russie. Il semble que mon ancêtre a fait partie de ceux qui ont été arrêtés et sont morts pour avoir dénoncé l'injustice de ces exactions (mais je n'ai jamais réussi à en avoir la preuve).

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Le récit, très lourd à vivre et à lire, de la décadence progressive du père.  Cela m'a trop rappelé le même genre d'ambiance que dans le livre de Michel del Castillo, Rue des Archives (voir mon article du 15 avril 2024). Il y a énormément de similitudes : un père volage, libertin, profiteur, peu fiable, qui fait ses adieux à la vie.

2°) Tout comme dans le livre de Michel del Castillo, on finit par se demander ce qui correspond à un récit authentique et ce qui relève de l'imaginaire. Si tout ce qui est écrit correspond à la réalité, il y a une forme d'épanchement sur soi, et sur les proches, qui est parfois assez dérangeante. 

3°) Je ne suis pas complètement que le titre.

4°) J'avoue que j'ai été un peu déçu par ce que découvre l'auteur concernant le trou de trois ans dans la vie de Louis de Montaigu, juste avant la guerre. Je m'attendais à quelque chose de différent.  

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