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dimanche 21 décembre 2025

n°1441 : Au coeur du Toisième Reich par Albert Speer

 

Au coeur du troisième Reich ++++ (n°20 227)

Le 20 décembre 2025, j'ai fini de lire le livre d'Albert SPEER, Au coeur du troisième reich, Livre de poche, 1972, Edition originale Fayard 1971, traduit de l'allemand par Michel Brottier, édition originale en allemand, 1939.

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est un témoignage assez rare par un des principaux ministres du IIIe Reich. Albert Speer, après avoir été le principal architecte des projets pharaoniques de Hitler,est devenu après la mort accidentelle de Fritz Todt, en février 1942, le ministre de l'armement, fonction qu'il a exercé jusqu'en mai 1945.

2°) Speer a été jugé lors du procès de Niuremberg en 1945/1946 et il a été condamné à 20 ans de prison. Il a été incarcéré à Spandau. Dans ce livre, il ne cherche pas à se disculper mais plutôt à montrer comment il est tombé sous l'emprise d'Adolf Hitler, dont il ne renonce pas à dire la puissance magnétique.

3°) En tant que ministre de l'armement, Speer a joué un rôle non négligeable sur le déroulement de la guerre.Loin des batailles, on se rend compte de l'importance de la logistique et de l'approvisionnement des troupes. C'est souvent un aspect négligé dans la guerre.

4°) Speer donne des clés de compréhensions qui permettent de comprendre pourquoi l'Allemagne a perdu. Certains choix absurdes de Hitler : par exemple la bombe nucléaire considérée comme une technologie dans laquelle il ne croyait pas car elle était sous influence juive. De même, il montre que si l'Allemagne n'a pas produit suffisamment d'armes c'est par ce que - par idéologie - le régime nazi a refusé de faire travailler les femmes et a préféré faire venir des ouvriers étrangers qui n'étaient pas motivés par l'effort de guerre, voire qui organisaient des opérations de sabotage.

5°) Speer a volontairement maintenu une industrie d'armement puissante en France car il trouvait plus efficace la collaboration avec des ouvriers maintenus dans leur famille que déplacés de force en Allemagne. Jean Bichelonne, le ministre de l'Industrie de la production industrielle à partir de 1942, a complètement mis l'économie français au service de l'Allemagne;

6°) On apprend qu'en septembre 1939, Hitler était persuadé que le Royaume Uni et la France ne déclareraient pas la guerre à l'Allemagne. Goebbels était hostile à l'idée de provoquer une guerre.

7°) On apprend que Hitler trouvait absurde les croyances de Hitler sur la grandeur de la germanité antique. Il était en désaccord avec l'idée de déraciner le christianisme qu'il préférait contrôler et placer à son service.

8°) On apprend qu'au cours de l'année 1945, Speer a été transféré à l'hôtel Trianon à Versailles pour faire des débriefings au quartier général d'Eisenhower concernant la conduite de la guerre et ce qui pouvait être considéré comme des erreurs stratégiques des uns et des autres.

9°) On apprend qu'Hitler n'avait aucune estime pour l'armée américaine dont il trouvait les soldats peu courageux. Cela explique que lors de la contre-offensive des Ardennes, il pensait pouvoir faire reculer davantage les Américains et en les encercler.

10°) Les projets de Speer et Hitler pour Berlin sont impressionnants. Speer explique qu'Hitler avait prévu une résidence qui le protègeraient de l'hostilité de la population en cas de besoin. Le livre comprend des reproductions qui montrent le caractère mégalomaniaque de Hitler.

11°) Albert Speer insiste sur l'importance de la technique qui permettait via la radio, via le téléphone, vie les télégraphes d'appliquer les décisions d'un seul homme partout et même directement sur le front.

12°) Speer explique qu'il a tout fait pour bloquer les ordres de destruction totale par Hitler qui était fasciné par la terre brûlée mise en oeuvre par les Soviétiques, en insistant sur le fait que si l'Allemagne réussissait à reprendre l'offensive, il ne fallait pas qu'elle est détruit toutes des infrastructures.

13°) Speer explique que jusqu'au bout, même dans les campagnes les plus profondes, il a rencontré des Allemands qui avaient fois en Hitler et qui espéraient vraiment que des armes nouvelles allaient changer le cours de la guerre.

14°)  Dans la toute dernière page, Speer conclut en nous invitant à être très attentif "Cette catastrophe a montré la fragilité de l'édifice de la civilisation moderne construite au cours des siècles. Nous le savons maintenant : l'édifice dans lequel nous vivons n'est pas à l'abri de cataclysmes. L'appareil compliqué du monde moderne peut se disloquer sous la conjonction d'impulsions négatives dont les forces s'additionnent. Aucune volonté ne pourrait arrêter ce processus si l'automatisme du progrès devait conduire à un dégré supérieur de dépersonnalisation de l'homme, le privant toujours plus de sa responsabilité". 'J'ai passé des années décisives de ma vie à servir la technique, ébloui par ses possibilités. A la fin, en face d'elle, il ne me reste que le doute".

 

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