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Un bloc notes créé en janvier 2006 à vocation d'abord personnelle. Si cela en intéresse d'autres tant mieux sinon... tant pis !
mardi 9 juin 2009
n° 553 : Une saison de machettes
Une saison de machettes +++I (N° 14 199)
Le 9 juin 2009, je viens de finir de lire le livre de Jean HATZFELD, Une saison de machettes, collection Point seuil, 2005, 1ère édition, Editions Seuil, 2003.
Ce que j'ai apprécié :
1°) C'est un livre à lire pour comprendre le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994. L'auteur a été interrogé ceux qui ont participé à cette barbarie dans la région de Nyamata, au sud de Kigali, une région très marécageuse. L'ouvrage complète donc celui d'Esther Mujawayo, Survivantes, dont j'ai parlé précédemment (article du 3 janvier 2009).
2°) Ce livre permet de comprendre la spécificité de ce génocide : il n'y a presque eu aucun geste de protection, de pitié vis à vis des victimes. Des êtres humains se sont livrés à la barbarie la plus totale sans se poser de questions.
3°) Le pire est que ces hommes ne semblent pas avoir compris ce qu'ils ont fait. Ils semblent ne pas comprendre que le pardon ne va pas de soi.
4°) On se rend compte que même des enseignants, des prêtres ont participé au génocide et sans se poser la moindre question !
5°) Le livre montre très clairement comment les cadres de la société avait planifié le génocide dans les mois précédents (notamment avec le personnage de Joseph-Désiré Bitéro).
6°) Dans le chapitre (les souffrances) qui commence page 146, on se rend compte que certains de ces personnages ont pris non seulement du plaisir à tuer mais ils voulaient faire souffrir leurs victimes "Les tortures étaient comme des récréations au milieu d'un long labeur".
7°) Certains groupes qui étaient très soudés comme des équipes de foot-ball ou des chorales n'ont pas empêché l'accomplissement du génocide. Au contraire, ce sont ceux qui en faisaient partie qui ont tué les tutsis qui en étaient aussi membres.
8°) Ce livre permet de comprendre la responsabilité de la France qui a formé l'armée rwandaise et les milices qui par la suite ont commis le génocide. De plus, on sent un sentiment très profond pour dénoncer le fait que les "blancs" sont partis en laissant les Tutsis se faire massacrer sans réagir.
Ce que j'ai moins apprécié :
1°) Ce livre est tragique car il nous interpelle sur la nature profonde de l'être humain. A ne pas lire dans les moments de graves doutes existencielles.
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