Un bloc notes créé en janvier 2006 à vocation d'abord personnelle. Si cela en intéresse d'autres tant mieux sinon... tant pis !

jeudi 7 juillet 2016

n° 1050 : Une île, une forteresse

Une île forteresse +++I (n° 16 786)

Le 7 juillet 2016, j'ai fini de lire le livre de Hélène GAUDY, Une île, une forteresse, inculte, dernière image, 2015.

Ce que j'ai aimé :

1°) J'ai découvert ce livre grâce à une soirée de l'association les Mille feuilles qui s'est tenu cette année. J'avais été très intéressé par l'intervention de Hélène Gaudy qui venait présenter son ouvrage.

2°) J'avais été intéressé car ce livre est consacré au ghetto de Terezin, situé au Nord de Prague et dont j'ai un peu étudié la question avec mes élèves à propos de recherches avec mes élèves sur d'autres thèmes (notamment un thème sur Résister dans les camps). Le camp de Terezin a deux particularités : il était situé dans une ancienne ville fortifiée du XVIIIe siècle et il a aussi voulu être présenté comme un camp "modèle" par la propagande nazie. Des représentants de l'élite juive y ont été envoyés et le camp a connu une grande activité culturelle.

3°) Ce qui est plaisant avec ce livre c'est qu'il a une forme complètement inattendue. Je pensais lire un équivalent de l'ouvrage consacré à Drancy écrit par Annette Wiviorka et Michel Laffitte, A l'intérieur du camp (voir mon article du 21 juin 2015). Or il s'agit ici d'un écrit complètement différent. L'auteure ne présente pas une monographie consacrée au camp de Terezin mais une sorte d'errance entre les différentes mémoires et archives relatives à ce ghetto. Cela donne à l'ensemble une dimension très humaine là où justement les nazis ont cherché à déshumaniser.

4°) Cet ouvrage permet aussi de faire un parcours parmi de nombreux témoins qui sont attachants par leur diversité. Un caléidoscope qui permet de reconstituer le camp dans se différents points de vue. L'auteure a une réflexion intéressante sur la mémoire "ce qui m'intéressait justement c'est cette mémoire parcellaire, chancelante, en marge des récits historiques, et la manière dont elle se condense en images".

5°) Il est aussi intéressant que cet ouvrage sur Terezin nous conduise aussi à Drancy ou à Birkenau sur lesquels on peut aussi avoir des idées fulgurantes.

6°) L'auteure explique comment les images de la propagande nazie ne sont pas forcément des "faux" ou des mises en scène. Cela peut être plus compliqué ou plus insidieux "Les images ne mentent pas comme je le pensais. Elles mentent par omission, le cadrage et le hors-champ, focalisent l'attention sur des détails dont la force symbolique efface le contexte" (page 231).

Ce que j'ai regretté :

1°) Ce livre manque d'un plan de la forteresse et d'un petit historique sur la construction pendant le règne de l'empereur Joseph II. Cela est à peine évoqué alors que cette dimension est à mon avis importante pour comprendre le camp. 






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