Un bloc notes créé en janvier 2006 à vocation d'abord personnelle. Si cela en intéresse d'autres tant mieux sinon... tant pis !

mardi 24 avril 2018

n° 1153 : Sapiens, A Brief History of Humankind

Sapiens a Brief history of Humankind +++I (n° 17 441)

Le 23 avril 2018, j'ai fini de lire le livre de Yuval Noah HARIRI, Sapiens, A Brief History of Humankind, Vintage 2014, 1ère édition, 2014.

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est un survol très clair et très concis des connaissances actuelles relatives à la Préhistoire et notamment l'émergence de l'Homo Sapiens avec une grande question... Quel sens donné à cette évolution ?

2°) On apprend des données factuelles très intéressantes : par exemple, notre cerveau consomme 25% de notre énergie (alors que pour les singes c'est seulement 2 à 3%).

3°) Il est intéressant de noter que le cerveau de l'Homme de Néandertal était encore plus gros que celui de l'Homo Sapiens. Les dernières recherches montrent que l'Homo Sapiens apparu en Afrique vers 100 000 ans avant J.-C. s'est répandu via le Proche Orient en Eurasie vers 70 000 avant J.-C. Aujourd'hui dans la population eurasienne, 1 à 4% de l'ADN provient des hommes de Néandertal.

4°) L'invention décisive a été la maitrise du feu qui permet de cuisiner des aliments inmangeables autrement comme le blé, le riz, les pommes de  terre. La maîtrise du feu date de 800 000. mais l'usage régulier du feu ne date que de 300 000 ans (à l'époque de l'Homo Erectus).

5°) "Tolerance is not a Sapiens trademark"  (page 19) : Il y a de fortes chances que l'Homo Sapiens ait éliminé l'Homme de Néandertal qui a disparu il y a 30 000 ans. De même l'Homme des îles Flores (dans le Sud Est de l'Asie qui était issu de l'Homo Erectus) a disparu il y a 12 000 ans.

6°) L'auteur décrit de manière très détaillée la catastrophe écologique à laquelle a conduit l'arrivée des premiers  hommes en Australie il y a 45 000 ans. Un grand nombre d'espèces ont disparu en très peu de temps.

7°) L'auteur évoque une "révolution cognitive" qui aurait eu lieu vers 70 000 avant J.-C. Les premiers villages apparaissent en Indonésie vers 45 000. C'est l'époque où l'homme devient chasseur, pêcheur, cueilleur. Ce que l'auteur appelle "The age of foraging".  L'Homo Sapiens prend grâce au langage et à la communication le dessus sur tous les autres prédateurs. Il ne souffre plus de malnutrition et se déplace en fonction des besoins. A cette époque, 5 à 8% de la population vit au delà de l'âge de 60 ans. Pour l'auteur c'est un espèce d'âge d'or primitif dans lequel régnait l'abondance, C'est l'époque où les humains se mettent à parler aux esprits. On ne sait pas par contre si c'était une époque particulièrement pacifique ou violente. Mais par contre c'est une époque aussi où de nombreuses espèces animales disparaissent en raison justement de l'activité humaine : par exemple : le Mamouth.

8°) L'ouvrage est très intéressant concernant la révolution agricole qui a commencé vers 9500 à 8500 avant J.-C. : il pose la question de savoir en quoi cela a pu conduire à d'importants inconvénients  comme par exemple le fait que la concentration d'humains au même endroit conduit à des épidémies. De plus le travail devient de plus en plus harassant. Les êtres humains deviennent dépendants de quelques ressources uniquement (donc plus susceptibles de subir des familles) et qui sont certainement moins riches en protéines. L'auteur a donc cette phrase "The Agricultural Revolution was history's biggest fraud".)

9°) Il y a un passage passionnant page 99 où l'auteur pose le sens du progrès concernant les moyens de communication : le fait que nous recevions des monceaux de mails ou de SMS nous rend encore plus dépendant alors que par le passé nous ne recevions que quelques lettres et nous prenions le temps de répondre correctement.

10°) Pour les animaux domestiqués par l'humanité, cela a conduit à une explosion de leur nombre sur terre mais ils vivent dans des conditions affreuses.

11°) Vers 10 000 avant J.-C. il y avait environ 5 à 8 millions d'humains sur Terre.  Au 1er siècle après J.-C. il y avait environ 250 millions d'humains qui étaient presque tous des agriculteurs (ou vivant dans des sociétés agricoles) alors qu'il n'y avait plus que 1 à 2 millions de chasseurs-cueilleurs nomades.

12°) La surface de la Terre fait 510 millions de Km² mais l'espace hors des eaux ne fait que 155 millions. Or, sur cet espace jusque vers 1400, l'Humanité se concentrait sur seulement 11 millions de Km² (soit 2% de la surface de la Terre).

13°) L'auteur explique très bien combien l'unification du genre humain est très récente. Celui-ci a été unifié par l'argent (et le commerce), la religion,

14°) Il y a un passage passionnant sur les empires et l'émergence des premiers empires il y a environ 2500 ans.

15°) La Révolution scientifique a eu lieu vers 1500. Elle repose sur l'idée que désormais, le savoir repose sur l'idée qu'on ne sait pas et qu'il faut essayer de trouver des réponses avec l'idée que rien n'est jamais sûr. Entre 1500 la population et le début des années 2010, la population a été multipliée 14 fois (de 500 millions à 7 milliards) mais la production a été multipliée par 240 et la consommation d'énergie par 115.

16°) En 1775, l'Asie représentait 80% de l'économie mondiale (la Chine et l'Inde les 2/3 !).

17°) C'est le cartographe Martin Waldseemüller  qui en 1507 a mentionné pour la 1ère fois l'Amérique sur une carte.

18°) Je n'avais jamais entendu parler de Fritz Haber, un juif allemand, a découvert un moyen de produire de l'explosif à partir d’ammoniaque en 1908... Ce qui a a permis à l'Empire allemand de faire perdurer la 1ère Guerre mondiale alors qu'il n'avait plus accès aux gisements de salpêtres jusque-là indispensables dont les principales réserves étaient en Inde et au Chili.

19°) Pendand le XXe siècle, la population humaine a été multipliée par 4 passant de 900 000 millions à 6 milliards.

20°) L'auteur va jusqu'à affirmer que le prix nobel de la paix aurait dû etre décerné à Oppenheimer : la mise au point de la bombe atomique a évité de nombreuses guerres.

21°) A la fin de l'ouvrage, l'auteur pose la question de savoir si le bonheur humain a augmenté. Il semble que celui-ci soit en grande partie basée sur l'appartenance à une communauté, un groupe or ceux-ci (surtout la famille) se sont distendus. Cela pose aussi des questions sur le sens de la vie.

22°) L'auteur pose la question du sens de l'évolution. Il pose la question d'un éventuel accès à la vie éternelle ou à une vie bionique (je n'avais jamais envisagé par exemple les smartphones comme un prolongement de notre cerveau).

23°) Pour Harari, l'humain est devenu un dieu : il peut créer ou faire disparaître des espèces avec un pas décisif concernant les manipulations génétiques, il a la capacité de détruire la vie avec le problème qu'il ne sait pas trop ce qu'il eut. La conclusion lucide est un peu sombre "Is there anything more dangerous than dissatisfied and irresponsible gods who don't know what they want".

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Il y a des digressions et des points de vue personnels de l'auteur qui ponctue de manière excessive la trame de cette Histoire et c'est parfois pénible.







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