Un bloc notes créé en janvier 2006 à vocation d'abord personnelle. Si cela en intéresse d'autres tant mieux sinon... tant pis !

lundi 9 avril 2007

n° 268 : Suréna

Suréna ++ (N1°13407)


Aujourd'hui, lundi 9 avril 2007, je viens de finir de lire la pièce de Pierre CORNEILLE, Suréna, créée en 1673, édition présentée par Georges FORESTIER, Livre de Poche N°4289, 1992.


Ce que j'ai aimé :


1°) C'est une pièce qui nous permet de faire des révisions d'histoire concernant le monde au Ier siècle avant J.-C.. Nous sommes dans l'empire Parthe (l'Iran actuel) dont le général Suréna vient d'écraser les armées romaines de Crassus. Suréna a de plus permis au roi Parthe Orode de mettre fin à une usurpation. Bref; Orode doit tout à Suréna...


2°) Le problème est qu'Orode veut marier son fils Pacorus à Eurydice une princesse arménienne... or celle-ci et Suréna sont fous amoureux l'un de l'autre. Comme de plus, Orode veut recaser sa fille à Suréna et que ce celui-ci refuse. Le roi est très en colère.


3°) Un livre qui suggère peut-être qu'à l'époque de la monarchie, le roi ne pouvait pas accepter l'idée de ne pas être le meilleur : Acte III, scène 1, Orode vers 723 à 726 : " Qu'un Monarque est heureux, quand parmi ses Sujets, / Ses yeux n'ont point à voir de plus nobles objets, / qu'au dessus de sa gloire il n'y connaît personne, /Et qu'il est le plus digne enfin de sa couronne". Toute ressemblance avec Louis XIV serait-elle fortuite ?


4°) Une pièce aussi intéresante à propos de l'ingratitude des "Grands". Toujours du même Orode dans l'Acte III, scène 1, vers 705 à 706: " Un service au-dessus de toute récomprense, / A force d'obliger tient presque lieu d'offense,".


5°) L'idée que les rois sont au dessus des impératifs liés à l'amour et que seules priment les nécessités politiques. Acte III, scène 3, Orode, vers 1035-1036 : " La seule politique est ce qui nous émeut, / On la suit, et l'amour s'y mêle comme il peut". La encore toute ressemblance avec Louis XIV n'est certainement pas un hasard. Celui-ci par souci politique a sacrifié son amour pour Marie Mancini.


Ce que j'ai moins aimé :


1°) La pièce se traîne. C'est la dernière pièce de Corneille. Il avait 66 ans quand il a écrit sa pièce. le souffle cornélien n'est plus vraiment là.


2°) Corneille invente des prénoms exotiques qui rendent la pièce difficile à suivre malgré le faible nombre de personnages : Pacorus, Palmis, Ormène, Sillace, Orode...


3°) La pièce se dénoue très rapidement. C'est l'une des plus courtes de Corneille.


4°) Le commentateur de la pièce ne met pas assez en évidence en quoi la pièce peut être interprétée comme un moyen de parler de l'absolutisme de Louis XIV.


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