Un bloc notes créé en janvier 2006 à vocation d'abord personnelle. Si cela en intéresse d'autres tant mieux sinon... tant pis !

samedi 10 mars 2007

n° 208 : Jeanne et les siens

Jeanne et les siens +++I (N°13377)


Hier, le 9 mars 2007, j'ai fini de lire le livre de Michel WINOCK, Jeanne et les siens, collection Points Seuil, 2004, 1ère édition, Seuil, 2003.


Ce que j'ai aimé :


1°) Dans ce livre, Michel WINOCK, professeur que j'ai eu en 1ère année de Science Po de 1989 à 1990, raconte sa famille en partie grâce aux archives familiales. C'est par hasard que je suis tombé sur ce livre à à un moment où moi même je me suis replongé dans la généalogie familiale. C'est trè intéressant cette manière de faire de la micro-histoire. Cela me motive pour poursuivre mes recherches.


2°) De plus, le hasard veut qu'après avoir eu le diplôme de Sce Po, j'ai fait une licence d'histoire où j'ai été étudiant avec ... Julien Winock, le fils de Michel Winock. Il est surprenant donc de se retrouver à lire l'histoire familiale d'une famille dans laquelle on a connu le narrateur et son fils (auquel en prologue le livre est dédié).


3°) Le livre permet surtout de remonter aux rythmes de la vie quotidienne de la IIIe république, de l'Occupation et de la Libération. Le journal de bord tenu par Marcel Winock, le frère de Michel Winock, mort en octobre 1944 est une mine d'information.


4°) Michel Winock n'hésite pas -alors qu'il a été professeur à Sce po- à raconter ses origines très modestes. Ses parents étaient des épiciers en banlieue à Arcueil. Il était membre d'une famille nombreuse assez populaire. Dans un milieu que j'ai connu pendant 3 ans, dans lequel le jeu est d'écraser les autres par ses origines familiales, je trouve cela très courageux.


5°) Dans le livre, j'ai retrouvé la verve sémantique entendue lors des cours de Michel Winock. Tout en étant un universitaire, il est très capable de nous faire comprendre le langage populaire.


6°) Le livre permet de se rendre compte combien les dernières années d'Occupation ont été des années très difficiles.


7°) Page 216, j'ai beaucoup apprécié ce passage qui m'a rappelé ma propre famille : "Et puis aussi la surprise au dessert, quand mon père, un vague sourire aux lèvres, posait au milieu de la table la pâtisserie qu'il nous avait cachée jusque-là. C'était dimanche !".


8°) J'ai beaucoup aimé cette citation du frère (Marcel) reprise de Nietzsche : "l'exigence d'être aimé [par celui qu'on aime] est la plus folle des prétentions".


9°) Le père de Michel Winock était dans les années 30 un partisan de Gustave Hervé. Je connaissais mal ce personnage venu du socialisme pacifiste d'avant la 1ère guerre mondiale et devenu un fervent pétainiste dès les années 30.


10°) Les recherches généalogiques menées par Michel Winock lui font constater comme j'ai pu le faire moi-même combien d'une part la mortalité infantile était forte encore au XIXe siècle et d'autre part combien les milieux paysans ont subi une vraie hécatombe lors de la 1ère guerre mondiale.


Ce que j'ai moins aimé :


1°) Parfois j'ai ressenti un sentiment de voyeurisme vis-à-vis d'un homme que j'ai connu comme un professeur dans l'enseignement supérieur. La narration de la mort de sa maman en 1992 émouvante. A l'époque j'étais encore à Sce Po et bien sûr je n'en avais pas été informé. C'est en cette même année, que j'ai connu Julien.


2°) J'ai appris l'âge du capitaine. Il est né en 1937... je n'aurais j'amais pensé qu'il pouvait avoir 70 ans aujourd'hui.


3°) Apparamment Michel Winock porte de l'estime à Jean-Pierre Azéma, un autre professeur de Science po. Autant, j'ai toujours apprécié Michel Winock, autant j'ai toujours été stupéfié par la capacité de Jean-Pierre Azéma à manier des concepts creux et à brasser du vent.


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