Un bloc notes créé en janvier 2006 à vocation d'abord personnelle. Si cela en intéresse d'autres tant mieux sinon... tant pis !

mardi 22 juin 2021

n°1268 : The Father

The Father +++ (n°18 595)

Le mardi 22 juin 2021, je suis allé voir le film "The Father".

Ce que j'ai aimé :

1°) Anthony Hopkins est impressionnant dans ce rôle d'un vieil homme atteint de la maladie d'Alzheimer.

2°) Dans ce film on ne sais jamais où on en est, ce qui est, ce qui relève de la réalité, du passé, du présent. On ressent à la fois l'angoisse du vieil homme mais aussi de sa fille.

3°) La bande son est superbe avec notamment en ouverture The Cold Song du King Arthur de Purcell.

4°) Le film est dans un très bel anglais britannique. 

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Ce film est profondément déprimant mais il donne envie de profiter du temps préssent.

samedi 19 juin 2021

n°1267 : Histoire de Vichy (tome 1) de Robert Aron

 

Histoire de Vichy +++ (n° 18 592)

Le 21 avril 2021, j'ai fini de lire le livre de Robert ARON, Histoire de Vichy , tome 1, Livre de Poche 1966, Edition originale Fayard, 1954

Ce que j'ai aimé :

1°) J'ai trouvé intéressant de lire cet ouvrage qui concerne la mise en place et la 1ère année du régime de Vichy en 1940/1941 écrit à peine 10 ans après la chute de ce régime en 1954. L'auteur malgré la proximité de la période qu'il décrit montre une impressionnante capacité à prendre du recul.

2°) L'ouvrage montre très bien l'habileté politique de Pierre Laval qui en juin/juillet 1940 a manoeuvré de manière très subtile (maniant la séduction et la force) pour conduire les hommes politiques de la IIIe République, y compris des personnages d'une certaine envergure comme Pierre-Etienne Flandrin de renoncer à toute volonté d'empêcher le naufrage de la République.

3°) J'ignorais complètement comment Pétain (lui même ex ambassadeur de France à Madrid) avait torpillé une éventuelle alliance Franco/Hitler pendant l'automne 1940 en prévenant le dictateur espagnol des intentions du Führer.

4°) Cet ouvrage ne m'a pas rendu Pétain sympathique mais j'avoue avoir apprécié ce passage où il dictait ses directives à un de ses officiers d'ordonnance en 1935 : "Je me hâte de vous dire que, n'écrivant que rarement moi-même, je suis très difficile et même maniaque devant les textes qu'on me soumet. Voici ce que je veux : une idée centrale qui soutient le texte de bout en bout. Des paragraphes peu nombreux, proportionnés à leur importance. Pour les phrases, le sujet, le verbe, le complément, c'est encore la façon la plus sure d'exprimer ce que l'on veut dire. Pas d'adjectifs, l'adjectif, c'est ridicule, c'est comme ces ceintures de soie que portent les officiers dans les armées d'opérette. Encore moins de superlatifs. Rarement des adverbes et toujours exacts. Et surtout pas de chevilles au début des phrases. Elles cachent l'intelligence de la pensée. Si la pensée est en ordre, ces phrases s'emboitent d'elle-mêmes. Le point virgule est un bâtard."

5°) On se rend compte à quel point l'arrestation de Laval en décembre 1940 a été contre-productive puisqu'elle a conduit les dirigeants de Vichy à accepter une Collaboration encore plus étroite avec l'Allemagne nazie. 

6°) L'ouvrage insiste beaucoup sur une question que je ne m'étais jamais posée. La façon dont Vichy a sorti la France du chaos total dans lequel elle se trouvait en juin 1940 en remettant en ordre les administrations et les systèmes d'approvisionnement de la population (même si cela a en fait grandement simplifié la tâche à l'Occupant allemand qui aurait eu 

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Le livre ne montre certainement pas assez l'antisémitisme du Maréchal Pétain comme on a pu s'en rendre compte quand dans les archives, il a été découvert les mentions qui renforçaient les dispositions prises contre les Juifs en Octobre 1940. Cependant l'auteur du livre ayant lui-même été envoyé en camp car il était juif et ayant réussi à quitter la France, on ne peut l'accuser de sous-estimer le problème.

2°) Cet ouvrage a beaucoup contribué à l'idée selon laquelle De Gaulle aurait été le glaive et Pétain le bouclier.

 



dimanche 13 juin 2021

n°1266 : Le Musée du Domaine royal de Marly

 

Le Musée du Domaine Royal de Marly ++I

Le 13 juin 2021, je suis allé visiter le Musée du Domaine Royal de Marly.

Ce que j'ai aimé :

1°) Je connais très bien Marly. J'avais visité à plusieurs reprises le "Musée Promenade de Marly-Louveciennes", or de dernier était fermé depuis 2016. Il était auparavant géré par les villes de Marly-le-Roi et Louveciennes. Or le nouveau "Musée du Domaine Royal de Marly" est géré par le Château de Versailles. Il a été complètement rénové et agrandi avec notamment un sous-sol qui n'éxistait pas.

2°) Le musée présente désormais des peintures qui étaient conservées au Louvre ou à Versailles et qui avant la Révolution française décoraient le château de Marly et ses dépendances.

3°) On peut toujours y voir les maquettes et les plans qui permettent de se rendre compte de l'étendue et de l'originalité de cette résidence où Louis XIV pouvait se retirer avec ses proches à l'écart de la cour de Versailles.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Le billet de 7€ est un peu cher pour voir finalement très peu de salles et beaucoup de peintures qui sont des copies. Un prix de 5€ avec la possibilité de faire un don pour poursuivre la rénovation du Domaine de Marly serait peut-être plus approprié. On ne peut cependant que se réjouir du fait que Marly continue à essayer de faire revivre sa gloire passée.



Maquette du pavillon central

Le monogramme de Marly sur la vaisselle du château.



vendredi 11 juin 2021

n°1265 : Le discours

 

Le Discours +++ (n°18 584)

Le vendredi 11 juin 2021, je suis allé voir le film "Le Discours"

Ce que j'ai aimé :

1°) Cela faisait très très très longtemps que je n'étais pas allé au cinéma. Presque 2 ans !

2°) Je suis allé voir ce film car j'ai mené un projet sur le thème des discours qui ont marqué l'Histoire avec mes élèves et je me demandais si je pourrais raccorder ce film à mon projet mais tel n'a pas été le cas... cependant du coup le thème du film a été une belle découverte.

3°) Le film montre très bien les affres de la vie de famille... "Famille je vous hais/aime".

4°) L'acteur principal, Benjamin Lavernhe, est un pur produit de la comédie française. C'est un excellent acteur qui est parfait dans ce rôle. Idem pour la soeur Sophie incarnée par Sophia Piaton.

5°) Il y a certaines scènes dans lesquels on ne peut manquer de se reconnaître : par exemple la scène de la chenille.

6°) La fin est très bien vue...  

7°) Une autre découverte, aussi, Sara Giraudeau, la fille d'Annie Duperey et Bernard Giraudeau, qui apporte une certaine fraicheur à ce film.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Le film est un peu un huis clos. Les quelques scènes en extérieur font beaucoup de bien car la scène du repas est un peu étouffante (mais c'est un peu volontaire).

mardi 5 janvier 2021

n°1264 : Archives du Nord de Marguerite Yourcenar

 

Archives du Nord de Marguerite Yourcenar +++ (n°18 428)

Le 4 janvier 2021, j'ai fini de lire le livre de Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977.

Ce que j'ai aimé :

1°) L'approche de Marguerite Yourcenar est intéressante. Elle s'est replongée dans la généalogie familiale et les archives pour écrire ce livre.

2°) Certains témoignages sont vraiment intéressants. Je pense notamment au récit de son grand-père qui a été dans sa jeunesse un des passagers rescapés de l'accident du train entre Versailles et Paris en 1842.

3°) Les dernières pages sont particulièrement intéressantes : dès 1977, Marguerite Yourcenar fait un bilan très sombre "La pullulation de l'humanité dévalorisera l'homme", "Une fausse abondance dissimulant la croissante érosion des ressources", "Des centaines d'espèces animales qui avaient réussi à survivre, depuis la jeunesse du monde, seront en quelques années anéanties pour des motifs de lucre et de brutalité".

Ce que j'ai moins aimé :

1°) On a trop de mal à ce qui relève des informations trouvées dans les archives et ce qui relève de la fiction ou de la reconstitution fantasmée du passé. Cela rend parfois la lecture de l'ouvrage un peu frustrante.

2°) Marguerite Yourcenar décrit dans certains passages des portraits mais il est dommage qu'on ne puisse en voir aucun dans le livre.

dimanche 3 janvier 2021

n°1263 : En cheminant avec Hérodote

 


En cheminant avec Hérodote de Jacques Lacarrière ++I (n°18 426)

Le 27 décembre 2020, j'ai fini de lire le livre de Jacques Lacrrière, En cheminant avec Hérodote, Collection Pluriel, 1ère édition Seghers, 1981

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est un ouvrage d'un passionné, Jacques Lacrrière qui propose dans ce livre une relecture des Enquêtes de Hérodote en faisant des commentaires liés à ses propres investigations sur place. Cela permet de savoir ce qu'il reste (enfin ce qu'il restait dans les années 1970) sur place.

2°) Les passages sur l'Empire perse sont très intéressants. Il monte un Hérodote qui n'a pas de préjugé anti-perse et qui se contente de décrire ce qu'il voit ou ce qu'on lui rapporte.

3°) J'ai complètement découvert l'univers des Scythes, les peuples au nord du Danube auxquels je ne m'étais jamais intéressé. 

4°) Lacarrière consacre toute la fin du livre à des récits d'autres voyageurs de l'Antiquité : Perses, Phéniciens, Madédoniens, On se rend compte par exemple que le tour de l'Afrique par le Cap avait été effectué bien avant Vasco de Gama.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Concernant l'Egypte, les commentaires de Jacques Lacarrière sont beaucoup moins précis, or à props de l'Egypte, Hérodote est parfois très très approximatif. 

2°) Quand Lacarrière se lance en fin d'ouvrage dans le commentaire d'autres récits de voyages que ceux de Hérodote, on reste un peu sur sa faim car du coup on a l'impression qu'il se contente de survoler des textes sans prendre le temps de les commenter.


mardi 29 décembre 2020

n°1262 : Le Malentendu


 Le Malentendu - (n°18 421)

Le 20 décembre 2020, j'ai fini de lire la pièce d'Albert Camus, Le malentendu, Livre de Poche, 1970, 1ère édition, Gallimard, 1958

Ce que j'ai peu apprécié :

1°) Cette pièce a été jouée pour la 1ère fois le 24 juin 1944... or l'histoire est tout sauf réjouissante. Une histoire d'auberge qui rappelle 'Auberge rouge. C'est d'une tristesse infinie.

2°) Le thème du fils qui retrouve sa mère a quelque chose qui rappelle Oedipe mais là c'est encore pire puisque la mère tue son fils.

3°) L'histoire rappelle des pièces plus anciennes relatives à l'aspect inéluctable du Destin. Ce n'est pas très novateur. 


lundi 28 décembre 2020

n° 1261 : Caligula d'Albert Camus

 

Caligula de Albert Camus +++I (n°18 420)

Le 20 décembre 2020, j'ai fini relire la pièce d'Albert Camus, Caligula, Editions Livre de Poche, 1970, ère édition Gallimard, 1958.

Ce que j'ai aimé :

1°) J'ai lu cette pièce quand j'étais adolescent et je pense que je n'avais pas tout compris. J'ai eu un grand plaisir à retrouver dans une bibliothèque familial cette édition avec Gérard Philippe en couverture.

2°) La pièce a été jouée pour la 1ère fois en 1945. Ce n'est pas un hasard. Il y a dans cette pièce, toute une réflexion sur la déraison du pouvoir (et pas seulement son exercice par les Nazis). On réalise que la logique de tout pouvoir absolu est une forme de négation de la réalité, de l'Autre et finalement de soi-même. La pièce l'exprime avec une très grande force. A ce sujet, une très intéressante réflexion prononcée par Caligula "Gouverner c'est voler, tout le monde sait ça. Mais il y a la manière. Pour moi je volerai franchement". (Acte I, Scène VIII). Caligula est lui aussi victime de la folie du pouvoir qui le conduit d'ailleurs inéluctablement à sa perte.

3°) Il y aussi avec le personnage de Cherea une volonté de résister à cette folie du pouvoir. "Perdre la vie est peu de chose et j'aurai ce courage quand il le faudra. Mais voir se dissiper le sens de cette vie, disparaître notre raison d'exister, voilà ce qui est insupportable. On ne peut vivre sans raison". (Acte II, Scène II).

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Cette pièce contient des passages qui sont très violents psychologiquement.

 

vendredi 11 décembre 2020

n°1260 : Le naufrage des civilisations

 

Le Naufrage des Civilisations +I (n° 18 403)

Le 10 décembre 2020, j'ai fini de lire le livre de Amin Maalouf, Le naufrage des civilisations, Livre  de poche 2020, 1ère édition, Grasset, 2019.

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est un livre très bien écrit comme tous les livres d'Amin Maalouf (dont j'ai lu de très nombreux ouvrages). 

2°) Ce livre est très intéressant pour mieux connaitre l'Histoire de l’Égypte et du Liban depuis 1950.

3°) L'ouvrage insiste de manière très intéressante sur les basculements de l'année 1979 que l'auteur présente comme une période charnière.

Ce que j'ai moins aimé:

1°) C'est un livre déprimant. Si vous voulez achever de déprimer en 2020 et éventuellement vous suicider avant le 31 décembre 2020, il faut lire ce livre : monter des conservatismes, repli identitaire, vague de terrorisme, monde surveillé avec un risque d'état totalitaire.

FLINGANT :

dimanche 6 décembre 2020

n° 1259 : Seuls les vivants créent le monde

 

Seuls les vivants créent le monde de Stefan Zweig +++ (n°18398)

Le 1er décembre 2020, j'ai fini de lire le livre de Stefan Zweig, Seuls les vivants créent le monde, 1ère édition Robert Laffont 2018, réédition 2020.

Ce  que j'ai aimé :

1°) Stefan Zweig est un penseur et un écrivain que j'ai toujours beaucoup de plaisir à retrouver. Il s'agit ici d'un recueil d'articles de presse écrits entre 1914 et 1918 qui permet de mieux comprendre son approche de la Grande Guerre (en contrepoint de l'excellente autobiographie qu'il a écrit juste avant de se suicider "Le monde d'hier" [Voir mon article du 8 novembre 2014]).

2°) Il y a deux articles très intéressants sur la situation de la Pologne et en particulier des Juifs de Pologne qui ont particulièrement souffert des offensives russes.

3°) Ce recueil permet de voir que même un grand penseur comme Zweig s'est laissé emporter par la vague nationaliste avec des articles écrits en 1914 qui justifient les destructions commises par l'Allemagne.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) J'ai énormément d'admiration pour Zweig et cet ouvrage permet de comprendre qu'il a lui aussi suivi la tendance générale et même parfois de façon excessive. En septembre 1914, il écrit à ses amis des pays ennemis qu'ils ne sont plus ses amis (avec un lyrisme que l'on peut trouver un peu choquant). De même à l'été 1918, son éloge du défaitisme a aussi quelque chose d'excessif. 

2°) On se rend compte qu'en 1914, il y a sous la plume de Sefan Zweig des écrits que l'on pourrait croire écrite 10 ans plus tard par Hitler dans Mein Kampf "Une nation ne doit pas hésiter, de toute la force de sa volonté, à en haïr une autre, aussi longtemps que celle-ci menace son existence" et "Une nation, son unité, sont aussi des oeuvres d'art, qui portent en leur giron des forces infinies, et aucun tableau, aucune musique, n'est capable d'autant soulever nos coeurs, que le spectable de ce pays à l'heure où culmine sa beauté" (le tout pour justifier la destruction d'oeuvres d'art en Belgique).