Un bloc notes créé en janvier 2006 à vocation d'abord personnelle. Si cela en intéresse d'autres tant mieux sinon... tant pis !

lundi 24 novembre 2008

n° 513 : Les origines du Rwanda

Les origines du Rwanda

Les origines du Rwanda +++ (N°14 002)

Le 15 novembre 2008, j'ai fini de lire le livre de Servilien M. SEBASONI, Les origines du Rwanda, L'Harmattan,2000.

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est un livre qui permet de faire le point sur la situation dans lequel la situation est très complexe : le Rwanda. On le sait cette situation a abouti au génocide des Tutsis (800 000 morts en 1994).

2°) On se rend compte que le Rwanda est un Etat africain qui a une véritable profondeur historique : la monarchie remontait au moins à 4 siècles et il y a une vraie forme de conscience nationale rwandaise.

3°) Le livre montre bien que la distinction entre Hutus et Tutsis étaient avant tout sociale : les premiers étaient des cultivateurs, les seconds des pasteurs. Ces derniers étaient considérés comme d'un rang plus élevé que les premiers. Il s'agit donc en fait d'un conflit du type Abel et Caïn doublé d'une forme de lutte des classes.

4°) Le livre insiste sur le rôle de la colonisation (allemande jusqu'en 1918, puis belge jusqu'en 1962) : les puissances occupantes ont tout d'abord favorisé les Tutsis qui étaient considérés comme une "ethnie" "supérieure" puis, à la fin de la colonisation, les Belges se sont appuyés sur les Hutus pour contester le pouvoir Tutsi. Cela a conduit à l'abolition de la monarchie (en 1959) et à la prise de contrôle du pays par les Hutus dès la décolonisation.

5°) J'ignorais qu'en plus des Tutsis et des Hutus, le pays comptait un 3e groupe ethnique : les Twas.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Ce livre présente un point de vue dont dont on a du mal à estimer la neutralité. Or on ne sait même pas si l'auteur est lui-même un tutsi ou un hutu modéré.

2°) L'ouvrage nous laisse un peu une impression d'inachevée car il ne couvre pas la période 1965 à aujourd'hui. Il laisse croire que tout était écrit et conduisait déjà 30 ans plus tôt au génocide de 1994 or l'Histoire nous apprend que rien n'est jamais inéluctable.

3°) L'auteur ne nous dit rien à propos du Burundi, qui est le pays jumeau du Rwanda. A plusieurs reprises dans le récit on a cependant conscience que l'histoire des deux pays est très liée.

mardi 11 novembre 2008

n° 512 : The Quakers

The Quakers ++I (N°13 989)

Le 4 novembre 2008, j'ai fini de lire le livre de Pink DANDELION, The Quakers, A Very Short Introduction, Oxford University Press, 2008.

Ce que j'ai aimé :

1°) Ce livre qui vient de sortir permet de connaître un peu mieux une communauté religieuse apparue en Angleterre au XVIIe siècle. Le surnom de cette religion est dû au fait que suite à une longue méditation religieuse, certains membres de la communauté entrait en transe et se mettait à trembler. L'idée centrale de cette religion est que la voie vers Dieu est dans chaque individu et qu'elle passe par une profonde méditation intérieure.

2°) On peut être surpris d'apprendre que cette communauté religieuse qui comptait seulement 157 000 membres dans le monde entier en 1940 a donné aux Etats Unis deux présidents : Hoover (1929-1933) et Nixon (1969-1974).

3°) Il existe trois principaux courants parmi les Quakers : les Evangélistes (qui insistent sur la nécessité de se raccrocher au message de Jésus), les Conservateurs (qui insiste sur le rapport direct de l'individu à Jésus) et les Libéraux (qui parfois ont une foi qui ressemble plus à du déisme et dont certains sont même athées).

4°) Le livre insiste sur le rôle central des Quakers dans quelques combats comme la lutte contre l'esclavage. De même les Quakers sont un groupe particulièrement hostile à la guerre.

5°) On se rend compte combien au XIXe siècle, cette quasi secte s'est ouverte sur le monde : le port de vêtements spécifiques, l'interdiction du mariage avec des non-quakers et le tutoiement obligatoire qui devait être un sacré handicap dans les milieux bourgeois (surtout qu'en anglais le "thou" a quasiment complètement disparu au profit du you).

6°) Il y a, à la fin du volume, une chronologie et un glossaire qui sont très complets.

7°) On apprend qu'aujourd'hui plus de la moitié des Quakers vivent au Kenya et au Burundi... un reste des missions d'évangélisation conduites par les Quakers en Afrique orientale.

8°) Il est intéressant d'apprendre que les Quakers ont été persécutés non seulement en Angleterre (Quakers Act de 1662) mais aussi dans les colonies d'Amérique du Nord (4 quakers pendus à Boston en 1659-1661 + loi anti Quakers en Virginie).

9°) C'est en 1681 que le Quaker William Penn a obtenu une charte qui lui a permis de fondé Philadelphie. Son nom est à l'origine de l'Etat de Pennsylvanie.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) On comprend mal comment cette secte de quelques milliers de personnes, avec des règles si exclusives, a pu joué un rôle si important. J'ai par exemple du mal à comprendre comment Nixon a pu être un Quaker alors qu'il a continué la guerre du Viet-Nam lorsqu'il est arrivé au pouvoir.

2°) L'ouvrage nous perd un peu dans les querelles entre les factions diverses et varies des Quakers qui, au cours du XIXe siècle, se sont divisés en groupuscules aux Etats Unis.

lundi 10 novembre 2008

n° 511 : The First World War

The First World War: A Very Short Introduction

The First World War +++I (N°13 988)

Le 28 octobre 2008, j'ai fini de lire le livre de Michael HOWARD, The First World War, A very short introduction, Oxford University Press, 2007, 1ère édition, Oxford University Press, Inc, New York, 2002.

Ce que j'ai aimé :

1°) Comme souvent avec cette collection, ce livre permet de faire un survol très rapide d'une question que l'on croit bien connaître : la 1ère guerre mondiale.

2°) L'ouvrage explique bien l'affaiblissement démographique de la France au cours du XIXe siècle : en 1801, elle comptait 27 millions d'habitants alors que le Royaume Uni n'en comptait que 11 millions. En 1910, la population française s'élevait à 35 millions, mais celle du Royaume Uni était passé à... 40 millions ! (page 4)

3°) Je n'avais plus aucun souvenir du livre du polonais Ivan Bloch, La guerre future, 1899, dans lequel celui-ci annonçait que l'artillerie était devenue tellement puissante que dans la guerre toute offensive serait impossible : les canons bloqueraient immédiatement sur place les attaquants (page 17).

4°) Le livre nous rappelle un fait peu connu en France : Langemarck, un village où le 11 novembre 1914 un bataillon de jeunes soldats allemands a préféré mourir jusqu'au dernier plutôt que de reculer.

5°) Je ne savais pas qu'avant 1914, les Montbatten s'appelait les Battenberg (je savais certes que la famille royale de Hanovre avait pris le nom de Windsor et qu'en Russie Saint-Petersbourg avait été rebaptisée Pétrograd) (page 39).

6°) Une incongruité de l'anglais : le pronom utilisé pour l'Empire Ottoman (Ottoman Empire) est "She", un féminin qui doit évoquer "La sublime porte" en français (page 43).

7°) Au Royaume Uni, le Representation of thr People Act a fait passer le nombre d'électeurs de 7 millions à 21 millions (avec presque tous les hommes de plus de 21 ans et les femmes de plus de 30 ans). (page 59)

8°) Ce n'est qu'en mai 1916 que le gouvernement anglais a mis en place le Service militaire (qui concernait tous les hommes de 18 à 41 ans). (page 58)

9°) L'ouvrage insiste sur un front souvent méconnu en France, celui du Proche Orient. Par exemple, une date est très peu connue : la prise par les alliés de Jérusalem le 11 décembre 1917 qui était sous domination ottomane depuis tout juste 400 ans. (page 92)

10°) Je n'avais jamais entendu parler du "Parti de la Patrie" fondé par Ludendorf à l'été 1918 à l'initiative de Ludendorf. D'après l'auteur, ce parti populiste de droite, qui a compté très rapidement 1,25 millions d'adhérents et qui devait soutenir la poursuite de la guerre, est le modèle de ceux qui se multiplieront après la 1ère guerre mondiale (page 99).

11°) C'est à Cantigny dans l'Aisne que les premiers contingents américains ont fait leur baptême du feu le 28 mai 1918 (les Etats Unis étaient entrés en guerre en avril 1917) (page 104)

12°) Le 26 juillet est une date historique, c'est le jour où en 1918, Foch a lancé l'ordre d'attaque sur tous les fronts ce qui a conduit en quelques semaines à l'effondrement allemand (page 105).

13°) A Hamel, le 4 juillet 1918, les Britanniques ont pour la 1ère fois réussi a coordonné une attaque mêlant des blindés (les tanks nés en 1916) et l'infanterie. C'est le "jour noir" de l'armée allemande d'après Ludendorf (page 106).

14°) Une offensive très connue au Royaume Uni et complètement ignorée en France : Passchendaele menée par des troupes britanniques et des dominions (notamment des Canadiens) dans la région d'Ypres en Belgique entre fin juillet et novembre 1917. Bilan de cette boucherie inutile, 300 000 Britanniques tués et 260 000 dans le camp allemand. (page 88-90).

Ce que j'ai moins aimé :

1°) On se rend compte à quel point, la façon d'écrire l'Histoire est très centrée sur l'Histoire de chaque pays. Dans cet ouvrage, le Royaume Uni occupe une place centrale et la France est un peu marginalisée. Il serait vraiment utile que l'on se mette à écrire l'Histoire d'un point de vue européen.

lundi 3 novembre 2008

n° 510 : Tower Bridge

Tower Bridge ++++ (N°13 981)

Une des mes amies japonaises m'a demandé de lui passer des photos que j'avais prises du Tower Bridge. Comme j'ai des soucis avec mon site de photo je les publie sur le blog.


dimanche 2 novembre 2008

n° 509 : Matin de roses de Naguib Mahfouz

Matin de roses


Matin de roses de Naguib MAHFOUZ (N°13 980 )


Vendredi 24 octobre 2008, j'ai fini de live le livre de Naguib MAHFOUZ, Matin de roses, traduction d'Elizabeth CHEHATA, collection Babel N°464, 2001, 1ère édition en français, Actes Sud , 1998, édition originale en arabe en 1988, Maktabat, Misr (Le Caire).


Ce que j'ai aimé :


1°) on retrouve dans ce petit volume une partie du charme du Naguib Mahfouz que j'adore, celui qui raconte les petites histoires familiales des familles de la classe moyenne cairote. Je reste cependant déçu par rapport à un chef d'oeuvre que jai adoré : La trilogie dite du Caire. Dans un registre aussi très différent j'ai adoré La malédiction de Râ, un petit livre de jeunesse très bien écrit qui se passe pendant l'Egypte antique. Dans Matin de roses, l'auteur nous livre des petits récits relatifs à diverses familles de deux quartiers du Caire. Les anecdotes sont souvent très amusantes.


2°) L'ouvrage permet de se rendre compte des grandes ruptures qui ont rythmé l'histoire de l'Egypte : la révolution de 1919 (avec la prise de pouvoir par le Wafd), la révolution de 1952 qui a mis fin à la monarchie, le désastre de 1967 qui conduit à la remise en question de l'aventure nassérienne.


3°) Page 121, on trouve une description intéressante pour travailler sur les villes de pays en voie de développement : "Aujourd'hui, quand la nostalgie me tire vers Al-Abbasseyya, un monde étrange que je ne reconnais pas se dévoile aussitôt à mes regards [...] Les champs et les jardins ont disparu et la couleur verte est effacée. A leur place des immeubles alignés, accolés les uns aux autres, écrasés sous leur masse, se dressent sans élégance, ni beauté. Les rues transversales dégorgent d'enfants et de jeunes gens, et des véhicules de toutes sortes se font une course effrénée. Un vacarme assourdissant envahit l'atmosphère chargée de poussière. Des montagnes d'ordures s'amoncellent aux coins des rues, et les endroits en contrebas baignent dans l'eau des égouts. La colère, la violence et les injures crèvent les oreilles".


4°) Pour ceux qui ne le sauraient pas, Mahfouz est prix nobel de littérature (1988). Il est mort en 2006, à l'âge de 94 ans, suite à une agression commise par un islamiste qui reprochait à Mahfouz sa tolérance notamment envers la minorité chrétienne copte.


Ce que j'ai moins aimé :


1°) La fin du livre ("Dieu bénisse ta soirée" des pages 121 à 174) dans laquelle le narrateur se lamente sur son propre sort de célibataire qui n'a jamais trouvé la femme de sa vie est un peu poussive.

samedi 1 novembre 2008

n° 508 : Les bords de la Tamise par un ciel orageux



Les bords de la Tamise et le Pont du Millenium +++ (N°13 979)

Mardi 28 octobre, je suis allé à Londres. Au cours de l'après-midi, le ciel est devenu de plus en plus orageux. Cela a donné une lumière magnifique. Comme je n'arrive pas à publier sur mon site de photos, je le fais sur ce blog...