Les Très Riches Heures de l'Humanité de Stefan Zweig ++++ (n° 16 248)
Le 16 janvier 2015, j'ai fini de lire le livre de Stefan Zweig, Les Très Riches Heures de l'Humanité, Livre de Poche 2004, 1ère publication en allemand, Sternstunden des Menschheit, 1927
Ce que j'ai beaucoup apprécié :
1°) Zweig choisit des moments qu'il considère comme des instants clés de l'Humanité. Certains de ses choix sont très "classiques" (La prise de Constantinople en 1453, La Bataille de Waterloo en 1815) mais il choisit aussi des moments très originaux qui font découvrir des personnages peu ou mal connus.
2°) Il s'agit d'un ensemble de petites nouvelles qui ont chacune leur cohérence et qui prennent des formes littéraires très différentes (y compris la poésie et le théâtre). C'est très réussi.
3°) Mon moment clé préféré est celui qui concerne Tolstoï en 1910 discutant avec des étudiants qui veulent qu'il s'engage dans la violence. Les propos que tient Tolstoï sous la plume de Zweig sont une réponse à tous les extrémistes terroristes. "Aucun ordre moral ne peut être obtenu par la force et la violence, car toute violence engendre inévitablement la violence" "Je ne connais pas la haine, je ne veux pas la connaître, même envers ceux qui offensent notre peuple ; car celui qui fait le mal est plus malheureux dans son âme que celui qui subit le mal - j'ai pitié de lui, mais je ne le hais pas" (page 233)
4°) A propos de la prise de Constantinople par Méhémet II, Zweig tient des propos qui semblent dénoncer Hitler alors que le récit est écrit 6 ans avant la prise de pouvoir de Hitler : "Les despotes qui préparent la guerre n'ont que le mot paix à la bouche" "Les tyrans se moquent bien des traités !"). A propos du moment d'Unité entre les habitants qui précèdent la prise de Constantinople, Zweig a ses propos sublimes "Les moments de raison et de concorde sont fugitifs dans l'Histoire" (page 15). Enfin, ce très beau paragraphe qui peut concerner César, Napoléon ou Frédéric II de Prusse "On reconnaît toujours un génie militaire au fait qu'il se moque des règles ordinaires de la guerre et qu'à un moment donné il substitue l'improvisation créatrice aux méthodes courantes".
5°) Le 3e récit qui concerne Haëndel est sublime. Cela m'a donné envie de réécouter en boucle le Messie.
6°) Le 4e récit est très intéressant d'un point de vue historique : j'ignorais le triste sort qui avait été réservé à Rouget de Lisle après qu'il a composé La Marseillaise. Cela est peu évoqué dans les manuels d'Histoire.
7°) On est un peu consterné par le Goëthe septuagénaire qui tombe amoureux d'une teenager...
8°) Il y a des récits que je connaissais déjà grâce à des émissions de Arte mais il était intéressant de les relire : le sort de Suter en Californie en 1848 (pendant la ruée vers l'Or) ou la pose du 1er cable au fond de l'Océan atlantique dans les années 1850)
9°) Il est intéressant de constater que pour Zweig 1837 est une année charnière dans l'histoire de l'Humanité : la 1ère transmission d'un message télégraphique : "La pensée à peine élaborée, le mot écrit d'une encre encore humide pouvaient déjà, à la seconde même, être reçus, lus, compris, à des milliers de milles de distance" (page 195)
J'ai aimé..., J'ai pas aimé... Lecture, cinéma, théâtre, expositions, visites, voyages,...
Un bloc notes créé en janvier 2006 à vocation d'abord personnelle. Si cela en intéresse d'autres tant mieux sinon... tant pis !
dimanche 18 janvier 2015
samedi 17 janvier 2015
n° 967 : Beethoven, Schubert et Mozart interprété par Anne Queffélec au TCE
Le dimanche 11 janvier 2015, dans le cadre des concerts du dimanche matin, au Théâtre des Champs Elysées, je suis allé entendre un concert donné par Anne Queffélec.
Ce que j'ai aimé:
1°) Anne Queffélec est une pianiste de très grand talent et c'était très impressionnant de la voir jouer. De plus, à la fin du concert, elle a prononcé de très belles paroles à propos de l'importance de l'Art et de la Culture pour lutter contre la barbarie.
2°) Le programme comportait le concerto pour piano N°12 en la majeur K 414 de Mozart, qu'Anne Queffélec a interprété avec 2 violons, 1 alto et 1 violoncelle. C'était une oeuvre très agréable.
3°) Le reste du programme (les deux premières parties) comportait une œuvre de Beethoven (sonate pour piano n° 9 en mi majeur opus 14 n°1) qu'Anne Queffélec a interprété seule.
4°) Après le concert, en bonus, Anne Queffélec a interprété une petite pièce d'Alessandro Scarlatti. C'était sublime.
Ce que j'ai moins aimé :
1°) J'ai été un peu moins séduit par les envolées romantiques de la Fantaisie pour piano en ut majeur opus 15 D. 760 "Wanderer" de Schubert.
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